Démission de Jean-Paul Delevoye : le gouvernement loue son "sens du collectif", l'opposition salue "le bon sens"

Une "décision difficile et courageuse" pour les uns, "il était temps" commentent les autres.

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Saluée par la majorité pour son "courage", la démission du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye est jugée logique par l'opposition, après les révélations sur ses activités et mandats non-déclarés, la gauche estimant que le gouvernement doit retirer une réforme des retraites "discréditée".

 

"Sens des responsabilités"


Le Premier ministre Edouard Philippe a salué le "sens des responsabilités" de l'ex-maire de Bapaume (Pas-de-Calais) qui, a souligné la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, "a ainsi décidé de ne pas handicaper l'action du gouvernement" déterminé à mener au bout sa réforme des retraites.
 

Edouard Philippe a aussi souligné "le travail de conviction et de dialogue mené depuis deux ans" par Jean-Paul Delevoye, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre ce projet.

 

Il "paie ses erreurs"


Le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, a également applaudi une "décision difficile et courageuse". "Il démontre que rien n'est supérieur à l'intérêt de mener cette grande réforme sociale", a-t-il souligné.
 
Le patron des députés marcheurs Gilles le Gendre a exprimé la "tristesse et le respect" des députés pour "cette décision courageuse": "Rien ni personne ne lui enlèvera d'avoir imaginé et conçu la réforme la plus juste et la plus protectrice en France depuis 1945", a-t-il dit.

L'ancien député PS René Dosière, président de l'observatoire de l'éthique publique, a également rendu hommage à "une décision digne d'un honnête homme". Il "paie ses erreurs ainsi que l'inertie des services du gouvernement", a-t-il jugé, en référence à l'absence de vigilance du secrétariat général du gouvernement sur ses déclarations d'intérêts erronées.
 
 

"Il était temps"


Pour l'opposition en revanche, le départ du "Monsieur Retraites" du gouvernement était irrémédiable après les révélations de la presse sur ses omissions dans sa déclaration d'intérêts de ministre, notamment concernant des activités dans les assurances ou à la SNCF.

"Il était temps", a immédiatement réagi le parti socialiste sur twitter. 
 
Pour la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, "la position de M. Delevoye, fragilisée par les mensonges à répétition et les potentiels conflits d'intérêts", était devenue "intenable". 
 
Et, "si le gouvernement espérait encore imposer sa réforme en faisant sauter un fusible, il fait fausse route" car "au-delà du cas personnel de M. Delevoye, les Français attendent une décision politique face à une réforme qu'ils rejettent massivement", a-t-elle mis en garde, en appelant de nouveau à un référendum.

 

"Les gens honnêtes ne le regretteront pas"


"Enfin, un peu de bon sens", s'est exclamé de son côté le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, ironisant sur le "regret" exprimé par Emmanuel Macron : "Les gens honnêtes ne le regretteront pas !", a-t-il lancé.
 
Pour la vice-présidente LR de l'Assemblée nationale, Annie Genevard, "la piteuse démission de Jean-Paul Delevoye" n'est que "le énième épisode d'une réforme des retraites mal née et d'une méthode défaillante depuis le début". Elle "compromet", selon elle, "une vraie réforme pourtant indispensable". 

 

"Son projet doit s'en aller aussi"


 "Ce gouvernement entache de nouveau notre République", a dénoncé pour sa part la député LR Valérie Boyer ironisant sur "la légende" d'une macronie "plus morale que les autres".
 
Pour la gauche, la démission de Jean-Paul Delevoye doit entrainer le retrait de la réforme des retraites désormais discréditée.

"Delevoye a démissionné. Son projet doit s'en aller aussi. On veut un joyeux Noël", a réagi le chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon. "Qu'il emporte son rapport et sa réforme en sortant" a également réagi le député nordiste (LFI) Adrien Quatennens.
 
"Le dernier oubli de M. Delevoye: mettre la réforme dans ses cartons en quittant son bureau", a ironisé l'eurodéputé LFI Manon Aubry pour qui si "l'auteur est disqualifié, le texte ne vaut pas mieux".

 

Un "gouvernement coupé de la réalité"


"Cette crise politique s'ajoute à la crise sociale déclenchée par la réforme des retraites dont M. Delevoye est l'auteur. Plus que jamais, le retrait de cette reforme est inévitable", ont également jugé les députés communistes dans un communiqué. 
 
"Un projet de #RetraiteApoints plus discrédité encore que le ministre lui-même", a renchéri le député communiste Sébastien Jumel.

Pour le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, "le gouvernement est coupé de la réalité". "Qu'ils nous laissent passer les fêtes de fin d'année en paix, qu'ils retirent leur réforme en même temps qu'ils retirent leur ministre", a-t-il lancé, en réponse à Edouard Philippe qui a dit que "chacun prenne ses responsabilités" pour Noël.
 
 

Des réactions des syndicats


Plusieurs leaders syndicaux ont également réagi à la démission de Jean-Paul Delevoye. "Ça doit être très difficile pour lui. C'est un homme de dialogue. Il portait avec une conviction qu'on ne peut pas lui reprocher le projet du gouvernement", a réagi le secrétaire général de Force ouvrière (FO) Yves Veyrier, sur LCI.

Tout en se disant "ébahi" et "abasourdi" par les révélations sur les mandats non déclarés du "Monsieur Retraites" du gouvernement, Laurent Berger (CFDT) a souligné que "la concertation avec lui a été loyale, il y a eu une confrontation d'idées intelligente pour essayer de faire avancer les choses". "Il ne nous a jamais pris en traître", a-t-il dit sur France Info.

Côté syndicats de la SNCF, le leader de la CGT-Cheminots Laurent Brun a estimé sur Twitter que "la crédibilité du projet de réforme des retraites est à terre". Pour Erik Meyer, de SUD-Rail, "le rapport Delevoye, sur lequel est basée la réforme, est également discrédité et taché de conflit d'intérêts". 
 
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