Le rapport annuel de la démographie de l'INSEE pointe un net recul de la population dans la région des Hauts-de-France, particulièrement touché par la Covid-19. Elle descend même la 5ème place des régions les plus peuplées.
L’épidémie de Covid-19 n’aura pas épargné les Hauts-de-France. Entre le 1er janvier et le 14 juin 2021, 29 484 décès ont été recensés dans la région. C’est 3 200 de plus qu’en 2019. C’est le résultat d’une étude sur la démographie réalisé par l’INSEE et publié jeudi 8 juillet.
L’effet de la Covid-19
Depuis le début de l’année, les Hauts-de-France sont la deuxième région la plus touchée par la Covid-19 en termes de décès. On compte une augmentation des décès de 12 %, soit 4 points de plus qu’au niveau national (+8 %). L’année dernière à la même période, l’augmentation des décès s’élevait à 4 %.
La crise sanitaire aura donc eu un fort impact sur la population de la région, déjà en baisse depuis plusieurs années. Au 1er janvier 2021, les Hauts-de-France comptaient 5 975 800 habitants, soit une baisse de 12 000 par rapport à 2020 (-0,2 %). Troisième région la plus peuplée de France en 2018, les Hauts-de-France se placent désormais à la cinquième place, rattrapée par l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine.
Dans le détail, tous les départements sont au-dessus de la moyenne nationale (+8 %). La Somme est juste au-dessus, à +9 % de décès. Le Pas-de-Calais, est quant à lui fortement touché avec une hausse de 15 % par rapport à l’année dernière.
Si on a atteint un plafond critique en avril, avec une augmentation des décès de 27 %, on observe néanmoins un ralentissement depuis le mois de mai. +7 %, contre +6 % au niveau national, soit des chiffres proches de ceux de 2019. Un résultat à mettre en relation avec le développement de la vaccination contre la Covid-19.
Une région désertée
Mais la Covid-19 n’est pas la seule explication de cette baisse de la population. Selon l’étude de l’INSEE, cette baisse s’explique aussi par un solde migratoire négatif, évalué à -0,2 %. Il y a donc chaque année plus de personnes qui quittent la région que l’inverse.
Le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) aussi diminue plusieurs années. En cause : une baisse de la fécondité couplée à un vieillissement de la population.
L'année 2020 a enregistré 65 500 naissances. C'est 1 600 de moins qu'en 2019. Soit une baisse de 2,4 % entre 2020 et 2019. Depuis 2016, les naissances chutent en moyenne de 2,8% chaque année, bien au-dessus de la moyenne nationale qui s'élève à -1,7%.
Résultat, le solde naturel s’élevait à seulement +4000 sur l’ensemble de la région.
On observe que depuis 10 ans, la tendance est au rapprochement entre le nombre de naissances et de décès.
D’autre part, pour la première fois depuis 50 ans, l’espérance de vie chute dans les Hauts-de-France, alors qu’elle est déjà la plus faible du pays. Les hommes perdent un an d’espérance de vie (76,6 ans), tandis que les femmes perdent 9 mois (83,1 ans).
Une projection à 2050 qui confirme cette diminution
Avec ces chiffres, l’INSEE a fait une projection de ce à quoi pourrait ressembler les Hauts-de-France en 2050. L’institut table sur 5 798 600 habitants, soit une baisse de 205 500 par rapport à 2018. Pour cela, elle avance un solde naturel et migratoire en baisse de 0,1 % par an (quand il augmente de 0,2 % par an au niveau national).
Dans le détail, l’Oise serait le seul département à maintenir sa population, grâce à un solde naturel et migratoire stable à 0,05 % par an. Le Nord perdait 0,06 % de sa population chaque année. L’INSEE mise sur une baisse de la population de 0,2 % par an pour la Somme et le Pas-de-Calais et de 0,3 % pour l’Aisne.