Trois opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont été convoqués ce mardi à la gendarmerie de Blain (Loire-Atlantique) dans le cadre d'une enquête sur des dégradations commises en octobre à la "ferme des 1000 vaches" dans la Somme.
Environ 80 opposants au projet d'aéroport, accompagnés de 4 tracteurs, se sont réunis dans le calme en début de matinée devant la gendarmerie, où étaient convoqués en audition libre pour des "dégradations en réunion" une femme et deux hommes, impliqués dans la lutte contre le projet de transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes.
Il leur est reproché d'avoir commis le 27 octobre dernier, à la veille du procès à Amiens de neuf militants de la Confédération paysanne, des "dégradations ou détériorations d'un bien d'autrui commis en réunion", en l'occurrence d'avoir endommagé une clôture de la ferme des 1.000 vaches, à Drucat, près d'Abbeville dans la Somme. Le montant du dommage s'élèverait selon eux "à 700 euros".
Ces convocations font suite à une plainte déposée par Michel Ramery, le promoteur de la ferme, devant le parquet d'Amiens. Un autre agriculteur
avait déjà été entendu début juillet par les gendarmes de Couëron (Loire-Atlantique), selon le Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d'aéroport (Copain 44), dont la Confédération paysanne est membre.
"Ils (les gendarmes, ndlr) m'ont posé des questions, m'ont montré des photos sur lesquelles j'aurais été reconnue, mais je n'étais pas sur place. Je leur ai dit que j'avais 30 témoins, mes vaches laitières, mais ils ne les ont pas retenus", a déclaré à la sortie de son audition Sylvie Thébault, dont l'exploitation se trouve sur la zone où doit être construit le futur aéroport nantais.
Le 28 octobre, lors du procès en correctionnelle des militants de la Confédération paysanne, entre 1.500 et 4.000 personnes venues de toute la France s'étaient réunies devant le palais de justice d'Amiens.