Le groupe Rassemblement National (ex FN) au Conseil régional des Hauts-de-France a enregistré deux nouvelles démissions d'élus avant une réunion mercredi qui pourrait accélérer le mouvement. Depuis leur élection en 2015, 11 élus d'extrême droite sur 53 ont démissionné de leur mandat.
Avis de tempête dans le fief de Marine Le Pen : deux nouveaux élus de son parti viennent de claquer la porte du groupe Rassemblement national (ex FN) dans l'hémicycle des Hauts-de-France où ils siégeaient depuis 2015.
"J'ai envoyé ma lettre de démission il y a quelques jours", explique Alexis Salmon, 34 ans, confirmant une information de L'Express.
"Des erreurs de gestion"
Pour expliquer sa décision, l'ancien vice-président responsable de la communication a évoqué "des erreurs de gestion" à l'intérieur du groupe au Conseil régional, les affaires judiciaires du parti "qui vont aller crescendo dans les mois qui viennent" ou encore "la très mauvaise gestion financière du mouvement par ses dirigeants, ce qui est assez hypocrite pour des personnes voulant gérer le pays".
Dans un message sur son compte Facebook, l'autre élu démissionnaire, André Murawski, a lui fait part de son impression de "trahir" ses convictions en restant dans le groupe.
Un néo-FN "irréformable"
"Le néo-FN est verrouillé par les statuts adoptés au congrès de Lille (où le FN a été rebaptisé RN en mars dernier, ndlr), donc irréformable. Il faut en tirer les conclusions et construire du neuf", a écrit l'ancien vice-président du groupe chargé des ressources. L'ex élu a quitté le groupe le 11 juillet dernier et le RN le lendemain
Silence radio chez les cadres régionaux du RN
Contacté par l'AFP, Philippe Eymery, président du groupe RN au conseil régional des Hauts-de-France, n'était pas joignable.
Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du RN, a dit lui "connaître" la position de Murawski.
Quant à Salmon, il "lorgne sur une responsabilité à DLF (Debout la France présidé par Nicolas Dupont-Aignan, ndlr) depuis longtemps...", a indiqué M. Chenu.
D'autres démissions en vue ?
Mercredi soir, une réunion doit se tenir à Arras avec la présence "confirmée" d'une quinzaine d'élus du groupe RN au Conseil régional des Hauts-de-France, d'après M. Salmon.
"Nous voulons créer quelque chose pour continuer le travail que l'on fait dans un univers plus serein et avec un fonctionnement différent", a dit M. Salmon, précisant qu'il fallait dix élus pour constituer un nouveau groupe.
Déjà des départs en 2017
Aux élections régionales de 2015, le FN avait obtenu 54 conseillers sur les 170 de l'hémicycle lillois alors que la gauche s'était désistée pour favoriser l'élection de Xavier Bertrand et faire barrage à l'extrême droite.
En septembre 2017, plusieurs élus du FN au conseil régional avaient déjà quitté le parti pour rejoindre mouvement des Patriotes, lancé par Florian Philippot. En comptant les deux démissionnaires récents, le RN ne compte plus désormais que 43 élus.