REPLAY. Regardez l'interview d'Emmanuel Macron sur France 3

Emmanuel Macron a répondu aux questions des rédactions de France 3 Hauts-de-France et France 3 Grand Est ce jeudi à 19h. 

Après 4 jours dans le Grand Est, Emmanuel Macron est dans les Hauts-de-France jusqu'à samedi soir. Au coeur de ce long déplacement entre commémorations de l'Armistice et rencontres socio-économiques, le président de la République a décidé d'accorder une interview à France 3. C'était ce jeudi à 19h en direct du Centre d'histoire Guerre et Paix à Souchez (Pas-de-Calais).

Une interview diffusée dans les cinq éditions régionales du 19/20 de France 3 Hauts-de-France et France 3 Grand Est (Nord Pas-de-Calais, Picardie, Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne). Une interview ancrée dans des territoires meurtris par la Première Guerre mondiale mais qui vivent aussi un présent plein de doutes, de colère et de questions.
 

Regardez l'interview d'Emmanuel Macron

 
 
 

Pauvreté, chômage, désertification, industrialisation... Les deux régions, qui possèdent deux ex-bassins miniers, ont de nombreux points communs : la mutation industrielle y a fait des ravages ces dernières décennies. 

Délocalisation, plan sociaux, fermeture d’usines et chômage. Le cycle est classique, laissant de nombreux ouvriers sur le carreau depuis la fin des années 80. D’autant que dans certains bassins d’emploi liés au textile, au charbon ou à la sidérurgie, chaque usine faisait travailler une grande partie de la population active environnante.


Indicateurs socio-économiques défavorables



En Lorraine par exemple, dans les années 60, on comptait 100 000 ouvriers et employés dans les usines sidérurgiques. Aujourd’hui, il n’y en a plus que 8000 dans toute la région. D’où un taux de chômage beaucoup plus fort qu’ailleurs. « En 30 ans, plus de 200 000 emplois industriels ont été détruits dans le Grand Est », rappelait cette semaine le chef de l’Etat en Lorraine.

La région Hauts-de-France est la 2ème plus pauvre de France derrière la Corse. Avec de nombreux indicateurs inquiétants : "L’ensemble des indicateurs socio-économiques sont plus défavorables : surendettement, taux de chômage, niveau de diplôme, illettrisme, pauvreté des locataires, recours aux soins", écrivait récemment l'INSEE. On compte 18,3% de personnes pauvres dans cette région (14,7% en France), 5,1% d'habitants illettrés (contre 3,6% en moyenne en France). 11,5% de la population active est au chômage : le taux le plus élevé de France...
 


Les attentes dans ces territoires sont donc fortes à l’aube de cet entretien télévisé. Car cette situation a des répercussions multiples : 
  • Santé : un homme peut espérer vivre jusqu’à 75 ans et demi dans les Hauts-de-France, une femme presque 83 ans. C’est 3 à 4 ans de moins que la moyenne nationale.
  • Logement : en Hauts-de-France, 55 % des résidences principales ont été construites avant 1970 contre 47 % en France métropolitaine.
  • Education : à la rentrée 2016, la part d’élèves entrant en 6e avec un an de retard (11 %) en Hauts-de-France est la plus élevée de France métropolitaine (9,3 %), après la
    Corse.
 

Disparités régionales


Les contrastes sont aussi très impressionnants au sein même de ces deux régions. Le Grand Est est la région du grand écart économique où coexistent des situations de grande précarité et des zones où le taux chômage est l’un des plus faibles de France. Grand écart aussi entre les activités industrielles traditionnelles et les fleurons de l’industrie. Wissembourg en Alsace, détient le plus faible taux de chômage de la région, 5% seulement, et se classe au 4è rang des zones d’emploi françaises. « Cette année, le Grand Est accueille 6 des 15 plus grands investissements industriels français pour plus d’un milliard d’euros », souligne le président de la Région, Jean Rottner. 

A l’inverse, le secteur de Saint-Dié-des-Vosges affiche le taux de chômage le plus élevé. 11,9% de la population active est sans emploi. Très loin dans le classement des zones d’emploi en France. Ailleurs, dans les Ardennes ou dans l’Aube, le taux de chômage dépasse aussi 11% des actifs. 
 
Dans les Hauts-de-France, Denain ou Roubaix sont parmi les villes les plus pauvres du pays.... pendant qu'à Croix (juste à côté de Roubaix), le patrimoine moyen des contribuables réglant l'ISF est un des plus élevés de France. Fourmies a un taux de chômage autour de 30%, loin des 8,3% à Arras ou 9,7% à Beauvais. 
 
Une économie à deux vitesses. Des territoires à deux vitesses.
 

 

Déserts médicaux


Comme à de nombreux endroits en France, la ruralité a aussi du mal à trouver sa place. Ecoles fermées, services publics qui s'éloignent, coût du transport... Et aussi la désertification médicale qui gagne du terrain. Particulièrement dans certaines zones, comme la Picardie
 
Avec 77 médecins généralistes libéraux pour 100.000 habitants, cette partie des Hauts-de-France est l’un des premiers déserts médicaux de France. Malgré la présence d’une faculté de médecine à Amiens et de facto d’un Centre Hospitalier Universitaire, peu de médecins décident de rester une fois leur diplôme obtenu. La météo, la population moins économiquement favorisée qu’ailleurs, le caractère rural de la région qui entraîne un isolement des praticiens… 

Difficile d’être malade en Picardie. Difficile d’y être médecin. Nombre de praticiens régionaux ont dépassé l’âge de la retraite mais exercent encore. Et quand ils partent, c’est sans avoir pu trouver de remplaçant. Ce qui aggrave le nomadisme médical.

 

La situation n’est pas meilleure chez les spécialistes : entre 4 et 10 mois pour avoir un rendez-vous avec un ophtalmologiste et jusqu’à plus de 6 mois pour voir un gynécologue.
La Picardie est malade de l’organisation des soins en France. D’une liberté de s’installer des médecins à laquelle personne n’ose toucher. De son manque d’attractivité.
 

Deux régions frontalières 

 
Autre point commun entre les Hauts-de-France et le Grand Est : les frontières. Dans le Grand Est, région aux 800 km de frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse, l’emploi frontalier fait figure de bouteille d’oxygène. 
 
187 000 frontaliers sont concernés. Selon le CESER, 1 emploi sur 3 créé au Luxembourg est occupé par un Français.  97 000 frontaliers résident dans le Grand Est et travaillent au Luxembourg… Le cap des 100 000 frontaliers devrait être atteint fin 2018. Avec de nombreux soucis sur le plan des transports, saturés et inadaptés.
 


Dans les Hauts-de-France, c'est la Manche qui est au coeur des préoccupations. Calais, porte d'entrée vers l'Angleterre, tente renaître économiquement et doit gérer en même temps l'afflux continu de migrants. 

Et le Brexit change complètement la donne. Quel impact pour l'économie de la région ? Pour le tunnel sous la Manche, poumon économique ? Les questions sont là et les réponses sont floues alors que l'échéance approche. Dans le secteur de la pêche, la colère n'est pas loin...
 

Emmanuel Macron répondra aux questions de Virna Sacchi, journaliste à France 3 Nord Pas-de-Calais pendant 10 à 15 minutes, en direct. 


 
Grand Est et Hauts-de-France : cartes d'identité
Grand Est
5 548 000 habitants 
97 hab/km²
Produit intérieur brut : 150 345 M€
348 749 entreprises
513 160 personnes sans emploi

Hauts-de-France
5 987 883 habitants
188 hab/km²
Produit intérieur brut : 150 392 M€
281 200 entreprises
600 490 personnes sans emploi
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