Pétain, carburants, Ascoval, chômage... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron sur France 3

Emmanuel Macron qui est actuellement en long déplacement dans le Grand Est et les Hauts-de-France, a accordé une interview à France 3 ce jeudi soir. Voici ce qu'il faut en retenir. 

Emmanuel Macron qui a notamment visité l'usine Renault MCA Maubeuge et a ensuite passé l'après-midi à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), a répondu aux questions de France 3 Hauts-de-France et France 3 Grand Est ce jeudi dans le 19/20. Voici l'essentiel de ce qu'il a dit. 
 
 

Sur la polémique autour du Maréchal Pétain


Le chef de l'Etat est revenu sur la controverse suscitée par ses propos de la veille sur le maréchal Pétain, assurant qu'il n'avait "jamais été question d'un hommage individuel" au héros de 14-18 devenu le chef du régime collaborationniste de Vichy.

"Je pense que le temps de l'information permanente est mal approprié au sujet mémoriel. (...) Nous célébrons la paix, nous célébrons la victoire d'une nation combattante mais aussi de nos armées. Il est légitime que nos armées célèbrent leurs héros. Et parmi les maréchaux français, il y avait le maréchal Pétain. Il a été un maréchal, il a été grand soldat, c'est la vérité historique. Il faut regarder l'histoire en face.

Mais il est évident que le même maréchal Pétain, héros de 14-18, a été un dirigeant terrible, qui a conduit l'Etat français et qui a porté des décisions au nom de l'Etat français, impardonnables. Et qui lui ont valu l'indignité nationale. Il n'y aura donc pas d'hommage individuel à Pétain. Et il n'a jamais été question qu'il y en ait.(...) Il ne faut faire pas la police de l'histoire."
 

Sur la hausse du prix du carburant 


Face à la grogne autour de la hausse des carburants, Emmanuel Macron a redit son intention, déjà exprimée en début de semaine, de mettre en place une aide au transport semblable qui existe dans les Hauts-de-France, sans être précis sur ses modalités : "J'ai demandé de trouver une solution pour que les ménages, quand on passe une certain niveau de prix du carburant, soient accompagnés. Donc qu'une aide soit versée. J'ai demandé au gouvernement et au Parlement qu'ils fassent une proposition dans les prochains jours. Ce sera, soit votée dans le prochain budget, soit ce sera une proposition propre. Il y aura une réponse. (...) Dans ces moments où c'est plus dur, il faut pouvoir aider nos concitoyens."

Et il a terminé sur une remarque : "Il y a quelques années on se réjouissait que le pétrole n'était pas très cher. Mais on ne disait pas merci à la pompe."
 

Sur Ascoval

Emmanuel Macron a assuré qu'il ferait "tout pour qu'Ascoval soit sauvée" et a promis de peser de tout son poids dans le dossier de cette aciérie de Saint-Saulve (Nord) placée en redressement judiciaire."On se bat pour avoir une solution. Je le dis aux salariés et à leurs familles : on fera tout pour qu'Ascoval soit sauvée", a déclaré le chef de l'Etat.

Pèsera-t-il de tout son poids dans ce dossier ? "Je vous le confirme", a répondu M. Macron en évoquant "des investissements de qualité" et "la compétence" des employés de l'aciérie. "Parce que je connais l'outil de travail, j'y suis allé. Je connais la fierté des gens. J'ai vu des gens pleurer quand on a rouvert l'usine", a encore mis en exergue le président de la République qui a "demandé au gouvernement de soutenir les projets industriels, de mobiliser des financements".


Un Plan Marshall pour la région Hauts-de-France ?



Emmanuel Macron a redit que certains territoires seront plus particulièrement accompagnés : bassin minier, Ardennes, Sambre-Avesnois-Thiérache. Mais il n'y aura pas de plan Marshall global pour que les régions en retard et particulièrement touchées par la crise reviennent dans la moyenne. "Dans le Bassin minier, on a voté un vrai plan Marshall. Les 10 millions d'euros seront au budget (...). Hier, dans l'Avesnois, on a signé un pacte. On fera la même chose dans les Ardennes."

Il a surtout insisté la question de la formation : "Il faut former les gens. Le problème qu'on a dans des territoires comme les Hauts-de-France ou le Grand Est, où des familles entières ont été mises au chômage, où parfois les parents étaient au chômage, les enfants au chômage, c'est la formation. Il n'y a plus la qualification qu'il faut pour repartir quand des projets se créent. Il faut former les jeunes pour que, quand on ouvre un projet, les gens puissent occuper ce travail. 

On ne forme pas assez les jeunes décrocheurs et les chômeurs de longue durée. On va investir 15M€ dans la formation, on va lancer des programmes avec les régions et Pôle emploi.


Il a également évoqué à demi-mot des sanctions pour ceux qui refuseraient des emplois : "Je vais demander au gouvernement d'être plus exigeant avec ceux qui ont la possibilité d'avoir un travail et qui ne veulent pas le prendre. Il faut que ce soit une responsabilité. Il y a parfois des situations dans lesquelles on s'est installées. Les gens sont attachés au mérite. Moi je suis attaché au mérite."


Tournée polémique


Emmanuel Macron a entamé lundi un périple inédit dans le nord et l'est de la France, sur les sites de la Première Guerre mondiale, destiné aussi à renouer le lien avec les Français, sur fond de popularité en berne.
 

Il a été vivement interpellé sur la CSG et le prix des carburants mardi, puis rattrapé mercredi par une polémique autour du maréchal Pétain, alors qu'il poursuivait son "itinérance mémorielle". Ce jeudi midi, un ouvrier de Renault Maubeuge l'a également vivement interpellé.
 
Malgré ces couacs ou difficultés, le Président se dit "heureux" de cette "itinérance mémorielle". Elle se poursuit ce vendredi dans les Hauts-de-France (Lens, Péronne...).
 


 
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