Dons à Notre-Dame : l'émotion passée, de nombreuses mairies et collectivités rétropédalent

L'émoi suscité par l'incendie de Notre-Dame le 15 avril avait amené de nombreux maires et collectivités du Nord-Pas-de-Calais à vouloir faire un don pour sa rénovation. Une fois l'émotion passée et face à la contestation grandissante de leurs habitants, ils ont finalement rétropédalé. 

Plus d'une semaine après l'incendie de Notre-Dame qui a endommagé sa toiture et sa flèche, de nombreux maires et collectivités du Nord-Pas-de-Calais sont finalement revenus sur leur décision de faire un don au monument parisien. L'émotion retombée, de nombreux habitants se sont élevés contre ces dons, leur préférant un investissement dans le patrimoine local. 

Oudezeele (Nord)


Le maire d'Oudezeele, Jean-Luc Debert, 680 habitants, cherche à surfer sur la vague des promesses de don pour Notre-Dame-de-Paris et sauver l'église du XVIIe siècle de son village, l'église Saint Jean-Baptiste. Il a raillé les un milliard d'euros réunis en 48 heures pour la cathédrale parisienne, en espérant atteindre aussi rapidement les 2,2 millions d'euros qui lui manquent pour rénover l'église. 

La semaine dernière, le maire avait dit vouloir "lancer un signal d'alerte sur notre patrimoine cultuel" auprès des collectivités territoriales qui avaient elles, proposé de faire des dons pour sauver Notre-Dame. 
  

 

Morbecque (Nord) 

 

Au lendemain de l'incendie de Notre-Dame, le mairie de la ville de Morbecque, Jérôme Darques avait annoncé que la commune ferait un don pour sa reconstruction.Il souhaitait que chaque habitant donne un euro symbolique. Son conseil municipal a finalement voté non. "Il y a eu une émotion au départ et finalement, c'est la raison qui l'emporte. Il y a eu une expression qui dit : "aider les pierres, c'est bien mais aider les pierres vives, c'est mieux", je suis d'accord par rapport à ça.
 

Communauté de communes de la Flandre intérieure (Nord)

 
Malgré une première annonce faite par la Communauté de communes de Flandre intérieure d'organiser un vote lors du prochain conseil communautaire pour "une aide à la reconstruction de la cathédrale Notre Dame", la CCFI est revenue sur sa décision. 

Jean-Pierre Bataille, le président de la CCFI se justifie : "Les journées se sont passées, des donateurs particuliers privés étaient en capacité de mettre peut-être plus d'argent que les travaux nécessités. Aujourd'hui, nous nous interrogeons sur la pertinence d'attribuer nous même une contribution". 

Marck-en-Calaisis (Pas-de-Calais)


L'émotion de Pierre-Henri Drumont, conseiller municipal de Marck, n'aura pas suffi. Dans un tweet, il s'était dit sans mot face à l'"horreur absolue" que représente à ses yeux, l'incendie de Notre-Dame. 
La ville avait même, sur sa page Facebook, appelé au don "Je ne doute pas que la population courageuse et généreuse du département du Pas-de-Calais, qui s'est toujours tenue debout dans l'unité, et dans la défense des intérêts de la patrie, répondra à cet appel."
 
Mais avant de voter ou non une subvention d'aide à la reconstruction de Notre-Dame, la maire de la commune, Corinne Noël et Pierre-Henri Dumont ont décidé de demander leurs avis aux Marckois. Aux dernières nouvelles, le sondage qui devait se terminer vendredi, a mis en avant une forte opposition au projet de subvention.

Le jeudi, à 13 h 30, selon nos confrères de la Voix du Nord, 94% des Marckois qui s'étaient exprimés étaient contre. Une quasi-unanimité qui risque d'annuler le versement des 5 000 euros initialement prévus. 
 

Région Hauts-de-France 


La région n'a pas rétropédalé mais a décidé de changer la forme de son aide. Le 16 avril, au lendemain de l'incendie qui a endommagé la toiture et la flèche de Notre-Dame de Paris, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand avait promis une aide régionale à la reconstruction.
Une semaine plus tard, le 25 avril, lors de la session plénière de l'assemblée régionale, la Région a finalement proposé une alternative, s'appuyant sur la participation des habitants des Hauts-de-France.

Pour chaque euro donné par un habitant auprès des quatre organismes habilités, la Région ajoutera un euro supplémentaire dans la limite d'un million d'euros au total. 
   
Autre annonce du président de la région Hauts-de-France : l'augmentation du budget patrimoine"d'un million d'euros" chaque année. Il a requis, pour la rentrée, un état précis de la situation du patrimoine des Hauts-de-France et souhaite qu'à la fin de son mandat, le budget atteigne "7,5 millions d'euros au moins car je pense que si nous voulons être à la hauteur de nos responsabilités, il faudra faire davantage".
 
Concernant les "hommes et les femmes qui voudront réparer et rebâtir", la Région s'est dite prête à investir "un demi-million d'euros" à leur formation. 

 
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