Empêchée lundi par la justice d'utiliser une benne à ordures pour bloquer le passage de douches modulaires destinés aux migrants devant un local du Secours catholique, la mairie de Calais a répliqué mercredi en annonçant un "arrêté interruptif de travaux".
La décision du tribunal administratif de Lille "ne porte que sur la présence d'une benne empêchant l'accès à un terrain privé" et "ne valide donc pas pour autant l'installation des modulaires à laquelle la Ville reste opposée", a affirmé la mairie dans un communiqué, précisant que cette benne allait être retirée mercredi en fin d'après-midi.
"A ce titre, un arrêté interruptif de travaux à l'encontre du Secours catholique sera pris", afin "d'interdire une installation de modulaires qui contrevient aux règles d'urbanisme", a-t-elle ajouté. Le Secours catholique a confirmé mercredi en fin d'après-midi que l'enlèvement de la benne était en cours, et la réception de l'arrêté.
Le 8 février, l'association avait pu faire entrer dans la cour de ses locaux à Calais deux modulaires équipés de douches, mais la mairie avait fait obstacle à l'entrée du troisième avec cette benne. Le tribunal administratif de Lille a estimé lundi qu'en faisant procéder à l'installation de cette benne, "le maire de Calais" avait "porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de propriété" et avait laissé entendre qu'un arrêté interruptif était plus approprié.
Il n'est pas question "pour la Ville de stigmatiser les migrants eux-mêmes, mais de refuser que notre territoire soit à nouveau pénalisé par un phénomène migratoire dont les Calaisiens ne sont pas responsables", a insisté la mairie mercredi.##fr3r_https_disabled##Didier Degrémont, président du Secours catholique dans le Pas-de-Calais, a déclaré envisager un nouveau recours devant le tribunal administratif. Selon lui, six migrants qui s'apprêtaient à entrer, mercredi après-midi, dans les locaux de l'association pour prendre une douche dans les modulaires déjà installés ont été interpellés par la police.
"Ils étaient dans la camionnette du Secours catholique et les forces de police se sont interposées pour empêcher le véhicule d'entrer dans le local. Ils ont contrôlé les identités et ils ont emmené tout le monde au commissariat de Calais", a précisé M. Degrémont, dénonçant "la pression policière".
La préfecture a confirmé l'interpellation de ces six migrants à la suite d'un contrôle d'identité.