Le Cottage social des Flandres à Dunkerque a été victime d'une arnaque aux faux ordres de virements. Près de 10 millions d'euros ont été détournés au profit d'un compte situé en Slovaquie. Le bailleur social a porté plainte.
9,8 millions d'euros détournés en moins de deux mois. Entre le 7 avril et le 23 mai, le Cottage social des Flandres à Dunkerque a été victime d'une arnaque aux faux ordres de virements. 23 versements en tout, pour un montant de 400 000 euros chacun, réalisés au profit d'un compte basé en Slovaquie.
L'affaire révélée ce mardi par nos confrères de la Voix du Nord, présente un mode opératoire désormais connu.
Un scénario parfaitement rodé
Les escrocs, basés à l'étranger, ont piraté la boîte mail d'un membre de la direction du bailleur social dunkerquois, pour passer des ordres de virements à une employée du service comptabilité.Par le biais d'e-mails de dirigeants usurpés, ils sont poussé la comptable à verser les sommes à un pseudo-avocat en charge d'acquérir des sociétés à l'étranger pour le compte de Cottage. Le compte en question était basé à Bratislava en Slovaquie.
C'est le directeur de service de la comptable qui a découvert le pot aux roses, lorsque son employée lui a passé la main pour partir en vacances.
Le bailleur social dunkerquois a immédiatement porté plainte.
"La boîte mail était exactement la même que celle de la direction générale, à quelques très petits détails près", a expliqué M. Fouard, procureur de Dunkerque écartant toute "idée de complicité" de la part de cette employée.
Tous les fonds ont "immédiatement atterri à l'étranger", et "ont pu transiter par la Slovaquie", a-t-il indiqué. L'enquête a été confiée au Service régional de la police judiciare de Lille.
Peu de chance de récupérer les 9,8 millions d'euros détournés
Le Cottage social des Flandres, qui gère un parc de 6 800 logements, a peu de chances de retrouver les sommes dont il a été floué, et qui représentent le quart de son chiffre d'affaires.Le bailleur assure toutefois que cette perte n'aura pas de conséquence sur ses 140 salariés. Il pourrait en revanche revoir à la baisse son programme de construction, qui représente 150 logements neufs chaque année.
Des précédents dans le Nord Pas-de-Calais
Il y a deux ans, le centre de la mer Nausicaa à Boulogne-sur-Mer a été victime d'une arnaque similaire pour un montant de 522 000 euros. Et n'a rien récupéré de son préjudice, comme c'est le cas la plupart du temps dans ce genre d'affaires.D'autres grandes entreprises comme Vallourec, Total, le Printemps ou encore Michelin ont également subi des escroqueries de ce type. En réalité, 93 % des sociétés ont au moins une fois été victimes d'une tentative d'escroquerie aux faux ordres de virement international (FOVI), un délit en recrudescence ces dernières années.