Donné largement en tête en Paca et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le parti de Marine Le Pen peut également créer la surprise dans le Grand est et en Bourgogne-Franche-Comté.
Les récents sondages placent les Républicains et le FN au coude à coude, avec environ 28% d'intentions de vote au premier tour, loin devant le PS à 22-23%.En forte hausse depuis les attentats du 13 novembre, le Front national aborde en position de force le premier tour des élections régionales du dimanche 6 décembre, face à une gauche en net recul et une droite inquiète de la poussée du FN.
Conséquence : le débat sur le maintien ou la fusion des listes arrivées en 3e position dimanche dans les régions où le Front national peut l'emporter sera au coeur de la soirée électorale.
Pour les spécialistes, l'"effet attentats", s'il a lieu, ne devrait pas bouleverser le scrutin. "L'élection s'annonçait comme une sanction pour le pouvoir en place, avec une forte abstention à gauche et un effet FN qui s'annonçait considérable", note Jean-François Doridot, directeur d'Ipsos, selon qui "ces effets vont être confirmés et accentués par les événements".
Le drame des attentats a balayé les enjeux locaux d'un vote organisé pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires outre-mer.
Au total, les électeurs devront désigner 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21.456 candidats répartis sur 171 listes. Seules celles qui auront obtenu 10% des suffrages exprimés dimanche pourront se maintenir au second tour. Avec 5% des voix, elles pourront fusionne avec celles en ayant obtenu 10%.
La participation est la première inconnue d'un scrutin qui a attiré moins d'un électeur sur deux en 2010 (53,6% d'abstention au 1er tour).
Le PS compte sur le regain de popularité de François Hollande, dont les Français plébiscitent les décisions en matière de sécurité prises après les attentats de Paris. "Il pourrait y avoir un effet sur le vote de dimanche, mais ce sera marginal", tempère Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'Ifop.
Retrait, fusion, le dilemme du second tour...
François Hollande a appelé hier en Conseil des ministres chacun à "prendre sa part" en allant voter.La gauche - qui dirige 22 ex-régions sur 23 depuis 2010 - est bien placée pour en conserver trois, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Bretagne et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
En Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, elle est donnée au coude à coude avec la droite, voire le Front national, en cas de triangulaire au second tour.
Donnés largement en tête au premier tour en Ile-de-France, la droite et ses alliés du centre paraissent également en mesure de l'emporter en Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire, et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (Grand est), où l'écart avec le FN se réduit.
Au terme d'une campagne tronquée, où la sécurité, la crise des migrants, ont supplanté les enjeux régionaux, des acteurs non politiques sont venus recadrer le débat.
Fait rarissime, le quotidien régional La Voix du Nord a pris position lundi contre une éventuelle accession de Marine Le Pen à la tête de la région. Mardi, c'est le patron du Medef, Pierre Gattaz, qui a démonté le programme économique du FN.