Comme une nuée de coléoptères. Depuis plusieurs semaines, les habitants d'Elesmes, dans le Nord, vivent cloitrés. Le village est en effet infesté de doryphores, qui ont envahi le champ voisin.
Pour comprendre l'ampleur du phénomène, il suffit de faire quelques pas dans le jardin des particuliers. Des milliers de doryphores sont en train de détruire tous les potagers. Les insectes sont omniprésents côté jardins, mais aussi et surtout aux abords des maisons. "Il y en a partout : sous le sou-bassement, là-bas...", soupire un habitant. Comme tous les habitants de ce quartier d'Elesmes, Jean Debuck vit un véritable cauchemar. "Je n'ai jamais vécu ça. Dans ma vie, le dernier doryphore dont je me souviens c'était dans les années 50."
>> Un reportage d'Ali Benbournane et Sébastien Gurak.
A quelques mètres de là, Nicole Senecat, elle, n'en dort plus la nuit. "Mon jardin, c'était mon plaisir. Maintenant c'est mon cauchemar", explique la riveraine. Son jardin colle en fait à un champ de mais. C'est de là que proviennent les doryphores. "L'année dernière ils avaient cultivé des pommes de terre, ça a été très mal ramassé. Cette année, en février / mars, on a vu les pommes de terre rejetées. Ils ont re-semé du maïs alors qu'il était possible de traiter il y a un mois et demi."
Les agriculteurs premières victimes
Cette invasion a commencé début juin : la faute à des plants de pommes de terre qui ont poussé au milieu de ce champ de mais. Une situation exceptionnelle qui empêche le moindre traitement. "On n'a pas de solution technique pour venir à bout de ces animaux-là", explique Jean-Christophe Rufin, secrétaire général de la FRSEA. "Les agriculteurs sont les premières victimes d'ailleurs de ces doryphores, partout. Tous nos champs de pommes de terre sont infestés de doryphores."
Seule solution : attendre que l'agriculteur moissonne son champ. D'ici là, les riverains devront continuer à passer leur été portes et fenêtres fermées...