Des personnes accompagnant un malade ont violemment agressé le personnel soignant. Les urgentistes veulent réagir et médiatiser l'affaire.
L'émotion est forte. La consternation, l'incompréhension aussi. Au CH Dron à Tourcoing, la nuit de samedi à dimanche a été agitée. Violente. Vers 0h20, une personne âgée est amenée aux urgences par un groupe de personnes. Groupe qui, sans motif, va faire monter la tension d'un cran. "Une dizaine de personnes accompagnants d'un patient nous ont frappé avec les poings, ont arraché des cheveux, ont projeté au sol une interne, a décrit une infirmière sur Facebook. Bref, une scène d'une extrême violence, des cris terrifiants, une peur indescriptible... Tout cela au milieu d autre patients tous terrorisés, des enfants, des personnes âgées et surtout 3 déchocages en extrême urgence vital. Des collègues "homme" des autres services sont venus nous aider et nous soutenir. Cela m'a semblé durer une éternité. La police est arrivée très rapidement mais à laissé un service hébété."
Violence gratuite ?
"J’ai été tabassé par cinq ou six personnes, raconte un urgentiste dans La Voix du Nord. J’ai essayé de parer les coups comme je le pouvais. Ma seule crainte, c’était de chuter sur le patient âgé, par peur de lui faire mal. Puis un sixième, un type d’une quarantaine d’années, saute par-dessus la mêlée, pour me donner deux droites."Selon 20 Minutes, le patient est un responsable associatif du quartier de La Bourgogne, qui était accompagné d’une quinzaine de personnes, proches et membres de l’association.
Ils affirment avoir dû patienter quatre heures et demie avant qu'un médecin prenne en charge ce patient. « Ils nous ont très mal parlé, en nous disant de dégager, qu’ils ne soigneraient pas mon mari tant que tout le monde resterait là », affirme la compagne du patient.
Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue et devaient être jugées ce lundi après-midi en comparution immédiate. Mais au CH Dron, ce lundi, la tension n'est pas vraiment retombée : « On a franchi un palier dans la violence. Ce n’est plus possible. (...) Nous ne sommes même pas dans un problème de délais de prise en charge du patient. C’est de la violence immédiate. », explique dans La Voix du Nord Hacène Moussouni, le chef du service des urgences du CH Dron, qui précise également que le malade (que le groupe accompagnait) a évidemment été normalement pris en charge ("Nous sommes médecins avant tout").
Une cellule de crise s'est réunie, il est question de fermeture du service, de grève éventuellement. D'autant que selon les urgentistes, la tension est de plus en plus courante autour des urgences de l'hôpital de Tourcoing. Une conférence de presse est organisée ce mardi à 10h.