Une nouvelle étape avant l'éventuelle libération, un jour, du criminel belge.
Le parquet de Bruxelles a émis jeudi "un avis favorable" à la réalisation d'une nouvelle expertise psychiatrique du criminel Marc Dutroux, ce qui pourrait ouvrir la voie à une demande de libération conditionnelle, a-t-on appris de source judiciaire. La décision du tribunal de l'application des peines (TAP) sur cette demande d'expertise formulée par ses avocats sera rendue le 28 octobre.
Marc Dutroux, 63 ans en novembre, a été condamné en 2004 à la prison à perpétuité pour le rapt, la séquestration et le viol de six fillettes et jeunes filles en 1995-96, ainsi que pour la mort de quatre d'entre elles -- deux assassinées et deux mortes de faim. Sa santé mentale n'a plus fait l'objet d'aucune expertise depuis sa comparution il y a quinze ans devant la cour d'assises d'Arlon, où il avait été décrit comme un "vrai psychopathe", "pervers narcissique" et "manipulateur".
"Avis favorable"
Son avocat Me Bruno Dayez, qui a repris le dossier en 2016, souhaite que son état mental et le risque de récidive soient de nouveau évalués par un collège d'experts.Il inscrit la démarche dans la perspective d'une libération conditionnelle qu'il souhaite obtenir pour son client à l'horizon 2021, au bout de 25 ans de détention (Dutroux a été arrêté en 1996 dans le sud de la Belgique).
Cette demande d'expertise a été soumise au TAP qui l'a examinée jeudi matin à huis clos. La juridiction s'était exceptionnellement déplacée à la prison de Nivelles (sud) où Marc Dutroux est incarcéré. Lors de l'audience "le parquet a émis un avis favorable" à la requête de la défense, a déclaré Willemien Baert, porte-parole du parquet.
Les juges du TAP rendront leur décision publiquement le 28 octobre à 13h00 locales (11h00 GMT) au Palais de justice de Bruxelles, selon le greffe de la juridiction. D'après Me Dayez, trois médecins experts pourraient être désignés pour examiner Marc Dutroux.
Leur travail, a précisé l'avocat, viendrait s'ajouter aux rapports attendus du service psychosocial de la prison de Nivelles et du Centre d'appui bruxellois, un organisme spécialisé dans le suivi des délinquants sexuels. Lors du procès en 2004, un psychiatre ayant examiné Marc Dutroux l'avait décrit
comme un des deux ou trois pires psychopathes qu'il ait jamais rencontré. Le Dr Walter Denys avait précisé avoir déjà procédé à 3.300 expertises judiciaires.