La Flèche Wallonne (retransmise en direct ce mercredi sur notre site et sur France 3), la deuxième des classiques ardennaises, parle surtout espagnol avant sa 80e édition guignée par Alejandro Valverde, candidat au record des victoires, et aussi le Colombien Sergio Henao.
Vainqueur l'an passé devant le jeune français Julian Alaphilippe, Valverde va tenter de gagner dix ans après son premier succès au sommet du mur de Huy. En cas de réussite, le Murcian serait seul tout en haut du palmarès avec quatre succès (dont trois en trois ans). A presque 36 ans, anniversaire qu'il fêtera lundi prochain, l'Espagnol se dit tranquille avant son rendez-vous prolongé par Liège-Bastogne-Liège dimanche. "Je me suis régalé pendant des années dans ces courses mais mon objectif principal de cette première partie de saison est d'abord le Giro que je vais courir pour la première fois", a-t-il déclaré après sa domination complète durant les trois jours du Tour de Castille et Leon (deux étapes et le classement général) à la fin de la semaine passée. "J'ai été comblé", a reconnu Valverde qui avait opté pour l'épreuve espagnole plutôt que pour l'Amstel Gold Race. Sans exagérer la portée de sa victoire: "Dans les Ardennes, le champ des prétendants sera complètement différent."
Pour le double vainqueur sortant, qui n'avait inscrit initialement que Liège à son programme, la classique wallonne offre un test quasi-parfait. Elle se joue
traditionnellement sur les pentes vertigineuses du mur de Huy (1300 m à 9,6% avec une pointe au-delà de 20%), lors de la troisième et dernière ascension, au bout de près de 200 kilomètres.
Alaphilippe ambitieux
L'exercice convient avant tout aux grimpeurs-puncheurs, à condition qu'ils produisent leur effort au bon moment sur le chemin des Chapelles, le nom officiel du mur de Huy. A la façon du spécialiste espagnol Joaquim Rodriguez, vainqueur de la course en 2012 et aussi de l'étape du Tour l'an passé en ce même lieu. "Purito" Rodriguez, qui a chuté à l'Amstel Gold Race, semble avoir perdu un peu de son explosivité à 36 ans. En revanche, Henao, seulement devancé en 2013 par l'Espagnol Dani Moreno (désormais coéquipier de Valverde après avoir été celui de Rodriguez), atteint sa maturité à l'âge de 28 ans. Pour preuve, sa récente deuxième place au Tour du Pays Basque.Tête d'affiche de son équipe (avec le Néerlandais Wout Poels), puisque le Polonais Michal Kwiatkowski se réserve dimanche pour la Doyenne, Henao est en position de devenir le premier Colombien à inscrire son nom au palmarès. Sous réserve de maîtriser à Huy l'opposition (Albasini, Slagter, Gallopin, Wellens, Mollema) et aussi la jeune génération incarnée par Julian Alaphilippe et son coéquipier tchèque Petr Vakoc, tous deux âgés de 23 ans. Par un renversement de tendance, leur équipe belge, jadis tournée vers les classiques des pavés, est devenue la formation à battre dans les "ardennaises". A côté d'Alaphilippe, redevenu ambitieux après sa mononucléose, et de Vakoc, elle aligne aussi l'Irlandais Dan Martin (2e en 2014 mais aussi 4e de l'étape du Tour l'an dernier).