Invité à participer à une réunion dans le cadre du grand débat avec 150 autres élus à l'Elysée vendredi, le député LFI a préféré boycotter la réunion en organisé son propre évènement dans un parc situé à quelques pas du palais présidentiel.
Un pique-nique dans un parc situé à deux pas de l'Elysée. François Ruffin a trouvé la parade pour sécher le grand débat organisé par le président de la République, Emmanuel Macron, ce vendredi.
Des produits picards dans le verre et sur la table, le député La France Insoumise a décidé de créer son propre évènement, en marge de celui auxquels 150 élus ont été conviés.
Dans sa démarche, celui qui porte également la casquette de rédacteur en chef du journal Fakir est à peine dérangé dans son opération de communication par la sécurité de la présidence.
"Je ne me voyais pas deviser courtoisement autour de nappes blanches, de petits fours, d'une vaisselle à 500 000 euros sur une moquette à 500 000 euros également pendant qu'il y a le gel des pensions et des allocations pour tous les gens de mon coin. On préfère le petit pique-nique avec la nappe à carreau", tacle l'élu picard avec son sens de la formule qui lui est propre.
Offrir une reconnaissance aux "invisibles"
A ses côtés, ceux que le député de la Somme appelle les "invisibles". Des Picards sous-traitants du groupe électroménagers Whirlpool, parents d'élèves ou encore des gilets jaunes propulsés devant les micros."J'ai vu Monsieur Macron deux fois, à Whirlpool. Deux fois, je l'ai vu avec François [Ruffin]. Aujourd'hui ? Rien", raconte le ton remonté Mohamed, qui travaillait chez Prima, sous-traitant à Whirlpool.
"J'ai quatre enfants dont un handicapé, je suis la bête à Macron. Mon combat je le mène seule, je suis mère isolée et, visiblement, nous dans la société, on est rien", déplore-t-elle la voit tremblante. "Par exemple, mon fils de 16 ans qui est apprenti touche 600 euros par mois et de ce fait, moi, on m'a quasiment sucré tout mon RSA [revenu de solidarité active]", témoigne pour sa part Katia, mère seule de 4 enfants et gilet jaune.
Contre-pied médiatique réussi
Tandis que le président de la République, Emmanuel Macron, s'entretient avec les élus à l'abri des caméras, François Ruffin se trouve entouré de micros et de caméras. Un contre-pied médiatique réussi."Je sais que faire venir les journalistes de BFM, de Libération, de l'AFP à Amiens, c'est compliqué. Là, si je leur dis que c'est à côté de l'Elysée et ça répond à mon boycott.3 Et bien, c'est l'occasion pour moi de faire sortir ses visages, ses parcours, ses vies et leur offrir une reconnaissance", conclut François Ruffin.