Chaque année, les ornithologues du Nord Pas-de-Calais parcourent les champs pour repérer et identifier les colonies de busards. Ces rapaces sont désormais bagués à la patte et sur une aile grâce à un nouveau systême importé de Belgique, qui pemet de mieux préserver cette espèce protégée. Reportage.
Les busards protégés par des ornithologues amateurs Débusqué, il hyperventile. Le jeune busard angoissé tente même de s'envoler. Mais ce sont deux mains bienveillantes qui le saississent au milieu des épis de blés. Celles de Michel Vanwarreghem, bénévole dans un groupe ornithologique. Son second geste : placer le rapace dans un carton. L'obscurité va l'apaiser.
"Dès le printemps, nous sommes une équipe qui arpentons la plaine, les champs, pour essayer de repérer les couples nicheurs qui commencent à s'installer", explique le membre du groupe ornithologique et naturaliste. "Par la suite, nous allons surveiller ces endroits jusqu'à ce que les parents commencent à nourrir les jeunes pour ensuite localiser précisément les nids, et pouvoir intervenir dès qu'un danger se présente, notamment la moisson lorsque les machines agricoles arrivent dans les champs."
Mieux protéger les rapaces grâce à une dopuble identification
Chaque été, les ornithologues amateurs de la région participent au baguage des jeunes busards des roseaux, une espèce protégée. Mais cette année, leur ailes seront aussi marquées par des cartes colorées, avec des signes distinctifs et individualisés. Un nouveau système d'identification utilisé depuis quelques années par nos voisins belges, venus prêter main forte aux ornithologues nordistes."C'est visible de loin, à la jumelle. On pourra lire et connaître l'identité de l'oiseau et suivre ses mouvements, et ça à des centaines de kilomètres d'ici. Des oiseaux ont même déjà été reconnus en Afrique alors qu'avec une seule bague à la patte, c'est beaucoup plus rare", s'enthousiasme Gaetan Cavitte, un autre membre du groupe ornithologique et naturaliste.