Les gardiens de prison pourraient faire l'objet de sanctions, leur statut ne leur donnant pas le droit de grève. Un projet d'accord va être présenté dans la matinée.
L'administration pénitentiaire a réclamé mercredi des sanctions à l'égard des surveillants qui bloquent les prisons depuis le lundi 15 janvier.
Un courrier a été envoyé aux directeurs de prison pour leur demander d'appliquer les sanctions prévues, après l'interruption des négociations mardi 23 entre la Chancellerie et les organisations syndicales. Les surveillants ont un statut spécial qui leur interdit le droit de grève.
L'administration pénitentiaire a indiqué avoir fait preuve jusqu'à présent de souplesse mais devoir aussi protéger les agents qui "gèrent en effectifs contraints des détenus sous tension". Elle a ajouté ne pouvoir indéfiniment faire appel aux policiers et gendarmes pour pallier l'absence des personnels grévistes.
Tensions avec la ministre de la Justice
"La confiance est totalement rompue après ce nouvel affront !", a commenté le syndicat FO Pénitentiaire, qui dénonce "une fois de plus le peu de considération aux revendications portées par le terrain".
Le bras de fer continue entre des syndicats déterminés et la garde des Sceaux Nicole Belloubet, en première ligne. "Elle pilote la négociation et a toute la confiance du Premier ministre pour mener les discussions. Elle est ministre de plein droit et connaît très bien ses dossiers. Ni sa légitimité, ni sa compétence ne sont en cause", assure-t-on dans l'entourage du Premier ministre Edouard Philippe.
Les trois syndicats Ufap-Unsa, CGT et FO ont quitté mardi la table des négociations avec la Chancellerie, jugeant insuffisantes les propositions du gouvernement.
Des "rencontres bilatérales"
Mais une nouvelle rencontre est prévue ce jeudi matin. La Chancellerie recevra à tour de rôle les syndicats pour leur présenter "un projet d'accord" au onzième jour de la mobilisation massive. "Ce seront des rencontres bilatérales"
Selon le secrétaire général de l'Ufap-Unsa, Jean-François Forget, "le ministère devrait nous présenter une dernière proposition", qui serait "le fruit de toutes les discussions menées depuis plusieurs jours", a précisé Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT pénitentiaire.
Dans leurs revendications, les 28.000 gardiens de prison réclament de meilleures mesures de sécurité, notamment face aux détenus jihadistes ou radicalisés, des effectifs supplémentaires et une revalorisation de leurs primes.
Dans le Nord, les surveillants ont déposé les clés, et n'ouvrent pas les cellules des détenus, dans six établissements: Sequedin, Maubeurge, Douai, Bapaume, Laon et Beauvais, a indiqué le directeur interrégional des services pénitentiaires Alain Jégo.