Gay Games 2018 : Line Jidibar court pour changer les mentalités

A 38 ans, Line Jidibar va participer pour la première fois aux Gay Games à Paris du 4 au 12 août prochain. Parce que "sport et discrimination sont des mots qui pour moi ne vont pas ensemble". Portrait d'une athlète dynamique et pétillante pour qui la diversité est une chance.


Elle s'alignera sur le 100m, le 200m et le saut en longueur. Sans compter les relais mixte dont le 200m en retro-running ! Line Jidibar a 38 ans et une carrière d'athlète laissée derrière elle il y a déjà 15 ans. A l'époque, elle participait à nombre de championnats de France et a longtemps couru sous les couleurs de son pays d'origine, le Togo. "Mais j'ai toujours fait beaucoup de sport", précise celle qui a été naturalisée en 2005. Le sport ne l'a jamais tout à fait quittée. A Paris, où elle a grandi, elle faisait partie d'une association sportive et participait à des compétitions organisées pour "de bonnes causes".
 

"Les Gay Games ? Pourquoi pas ?!"


Il y a un an, elle part de Paris s'installer avec son compagnon et ses deux enfants à Castelginest en Haute-Garonne. Et l'envie de refaire de la compétition lui prend. Peut-être parce qu'elle suit actuellement une formation pour être éducatrice sportive. Cette ancienne responsable dans la vente aime les défis au point de se reconvertir professionnellement. Dans ce cadre, elle est bénévole à l'UAO 31, un club d'athlétisme où elle encadre des jeunes.

C'est l'entraîneur de son association parisienne qui parle des Gay Games. "Je me suis dit : pourquoi pas ? Les valeurs véhiculées par cet événement m'ont attirée : la diversité, l'égalité...Tout ça me parle beaucoup, explique-t-elle. Surtout dans le sport : pour moi, discrimination et sport sont des mots qui ne vont pas ensemble". 

Elle prend une licence à l'UAO 31. Augmente ses fréquences et l'intensité de ses entraînements parce que "je n'aime pas faire les choses à moitié. Autant faire ça bien !". Et s'inscrit aux Gay Games 2018.


Changer les mentalités par le sport


Line Jidibar rit souvent pendant l'entretien. On imagine par sa voix son large sourire. Elle ne semble pas être de celles qui s'en laissent conter. Et si elle n'a jamais été victime de discrimination dans le sport, elle l'a été dans son environnement professionnel lorsqu'elle était plus jeune. "Surtout de la part de la clientèle. Aujourd'hui, non, ça va. Et puis, je vais vous dire, si ça arrive, je m'en fous", avoue-t-elle avant d'éclater de rire !

C'est dire si les Gay Games lui vont comme un gant."Si ça permet aux gens d'ouvrir les yeux, ça me va ! Le sport, c'est l'avenir. C'est par là qu'on arrivera à changer les mentalités".

Mais Line Jidibar n'en oublie pas pour autant que le sport, c'est aussi, un peu, la performance. Ses ambitions, elle les affiche surtout sur le 100m, sa spécialité. "Même si je cours pour la bonne cause, j'aimerais bien faire un chrono. Pour me dire que mes 4 à 5 entraînements par semaine, je ne les ai pas faits pour rien !", avoue-t-elle.
 

Un relais mixte en marche arrière


A quelques jours du début des épreuves, Line Jidibar n'est pas trop stressée. "J'ai surtout hâte ! Pour me faire plaisir ! ". Et c'est le relai mixte 4x200m en rétro-running qui la fait le plus rire. Il faut dire que courir en marche arrière n'a rien d'habituel ! "Ca va être sympa ! C'est surprenant comme épreuve. Mais c'est ça aussi que j'aime bien dans les Gay Games. Je ne me suis pas entraînée à courir en marche arrière. On le fera avec l'équipe sur nos temps de repos. Mais honnêtement, ça va être génial non ?!" 

Line Jidibar, n'est pas venue seule à Paris. Elle a emmené ses enfants. Lors des courses, ils seront dans les gradins pour l'encourager. Et l'association sportive dont elle faisait partie à Paris a inscrit deux autres participants : l'entraîneur, qui s'alignera sur les longues distances de courses, et une nageuse.

Elle envisage déjà de participer aux prochains Gay Games où qu'ils soient, "si je peux encore le faire sur le plan physique".

L'aspect politique de la compétition et d'éventuelles conséquences ne lui font pas peur : "tout est politique aujourd'hui. S'il faut en passer par là pour faire passer un message, ça ne me gêne pas".

Décidément, Line Jidibar colle parfaitement aux deux maîtres-mots qui résument pour elle les Gay Games : plaisir et valeurs positives.
 
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