L'ancien sélectionneur de l'équipe de France de football, né à Thérouanne (Pas-de-Calais), est décédé à 73 ans, après une opération de l'aorte. Gérard Houllier avait fait ses débuts professionnels à Noeux-les-Mines, en D2, puis au RC Lens, en D1, avant d'entrainer le PSG, Liverpool ou Lyon.
Tragique nouvelle dans le monde du football. L'ancien entraîneur des Bleus, Gérard Houllier, est mort à l'âge de 73 ans, après avoir subi une nouvelle opération de l'aorte dans un hôpital parisien.
Natif du Pas-de-Calais, Gérard Houllier n'a jamais été footballeur professionnel mais a mené une carrière remarquée d'entraîneur et de manager, à Lens, Paris, Lyon, Liverpool ou encore Aston Villa, en Angleterre, à la fin de sa carrière.
Du nord natal à l'Angleterre
L'Angleterre, ce Ch'ti de Thérouanne, où il est né le 3 septembre 1947, l'avait dans le sang autant que le football. En parallèle de sa passion, il devient professeur d'anglais et enseigne une année en 1969 à... Liverpool.
Ce fils de boucher se doutait-il qu'il y retournerait dans la peau du manager d'un des plus grands clubs du monde ? Sans doute pas. Comme il l'explique, celui qui a commencé comme entraîneur-joueur du Touquet est un "entraîneur issu de la base de la pyramide du foot, et non de son sommet".
Mais les valeurs, la ténacité et la connaissance du jeu de ce technicien l'y mèneront, au sommet. Progressivement et d'abord en conquérant son Nord natal.
C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Gérard #Houllier, ancien entraîneur du Racing de 1982 à 1985, et ancien sélectionneur de l'Équipe de France. Une pensée émue pour sa famille et ses proches. #rclens pic.twitter.com/0M3Txp4udH
— Racing Club de Lens (@RCLens) December 14, 2020
Les premières joies commencent avec Noeux-les-Mines, qu'il fait monter en Division 2, avant de goûter à l'élite au RC Lens (1982-1985). Des galons pris et une réputation naissante qui lui valent de "monter" à Paris en 1985 pour offrir au PSG de Francis Borelli son premier titre de champion de France, dès sa première saison.
Une consécration qui ne s'arrête pas là. En 2001, il emmène les Reds de Liverpool à un superbe triplé avec les deux Coupes nationales et la Coupe de l'UEFA. Avant de remporter la Supercoupe d'Europe et le Charity Shield.
Une carrière victorieuse en club mais malheureuse en Bleu
Houllier aura connu moins de succès sur les bancs de l'équipe de France, que ce soit en tant qu'adjoint de Michel Platini à partir de 1988, puis en tant que N.1 en 1992, pour 12 matches seulement à la tête de la sélection et une non-qualification historique au Mondial-1994 lors du fiasco de France-Bulgarie en 1993.
Le nom de Gérard Houllier restera également attaché à la Fédération française, où il a officié en tant que Directeur technique national (DTN), et à celui de l'Olympique lyonnais, où il était encore conseiller du président Jean-Michel Aulas, plusieurs années après avoir remporté deux titres de champion de France en tant qu'entraîneur de Lyon, en 2006 et 2007.
Les hommages ont commencé à pleuvoir après son décès, survenu quelques heures après le match Paris SG-Lyon (0-1), opposant deux de ses anciens clubs. "Sous le choc de cette triste nouvelle", a écrit sur Twitter le milieu de Lyon Houssem Aouar. "Aujourd'hui je suis très triste. Grâce à vous, j'ai pu jouer dans ce merveilleux club de Liverpool. Un grand merci pour tout ce que vous avez fait pour moi", a de son côté écrit l'ancien attaquant Djibril Cissé. "Avec la disparition de Gérard Houiller, la France perd un grand entraîneur et le football, un technicien reconnu partout dans le monde", a réagi la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu.
Toujours influent dans le monde du foot
Ces dix dernières années, il avait dû s'éloigner des terrains, mais jamais de l'influence, jouant un rôle dans l'émergence des clubs de la galaxie RedBull, de Leipzig à Salzbourg, en passant par New York, et devenu conseiller de Jean-Michel Aulas à l'Olympique Lyonnais. Il avait gardé un vrai pouvoir au sein du club lyonnais, et plusieurs décisions importantes continuaient de porter son sceau.
Au fil de sa carrière, il avait à la fois construit de vraies fidélités et porté quelques inimitiés, ce qui allait avec les territoires qu'il avait choisi d'arpenter, mais chacun se souviendra qu'il n'avait pas son pareil, dans tous les cas, pour demander des nouvelles et s'enquérir de la santé de tout le monde, même quand on s'inquiétait de la sienne.