Goodyear d'Amiens : le PDG de Titan en remet une louche

"La Russie est plus accueillante que la France pour les affaires" a affirmé lundi le PDG de l'équipementier américain Titan, qui avait renoncé à reprendre en 2014 une usine française de pneus Goodyear et investit maintenant à Volgograd, au sud-est de Moscou. 

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"Il est mieux de faire des affaires en Russie aujourd'hui qu'en France", a déclaré Maurice Taylor à l'AFP lors d'un entretien téléphonique.

"En France il y a des syndicats communistes. C'est comme en Chine. La Russie, elle, n'est pas communiste quand il s'agit des affaires. C'est plus une démocratie dans ce sens-là", avec une législation du marché du travail similaire à celle des Etats-Unis.

Pour le dirigeant, "en Russie on a une chance de gagner de l'argent", sous-entendant que ce n'est pas le cas en France où on devrait, selon lui, écouter un peu plus les chefs d'entreprises. 

Les syndicats français, cible privilégiée du PDG de Titan

Maurice Taylor s'en prend vivement aux syndicats de l'usine d'Amiens-nord (Somme, nord) qui a fermé définitivement il y a un an mais dont le démantèlement a été suspendu en juin par la justice française à la demande des syndicats.
"Ils ne voulaient pas travailler. Ils voulaient que ça ferme pour empocher les indemnités de licenciement. Ensuite, ils avaient espoir que quelqu'un viendrait leur demander : s'il vous plaît venez travailler pour moi", critique vivement le dirigeant.
"Goodyear leur a versé des indemnités de licenciement. C'est tout ce qu'ils voulaient", insiste-t-il.

Cette nouvelle bordée de M. Taylor contre la législation française et les syndicats intervient après que Titan a trouvé un accord de licence avec Goodyear lui permettant de distribuer en Afrique et en Europe, y compris en France, des pneus fabriqués dans son usine russe basée à Volgograd, l'ancienne Stalingrad.
"Nous sommes arrivés en Russie, avons racheté une ancienne entreprise publique qui avait un peu trop d'employés. La législation locale nous a permis d'en licencier un grand nombre sans problème tout en leur versant des indemnités. En France on nous imposait de reprendre la majorité des salariés" de l'usine d'Amiens-nord, développe le patron américain.
"On voit beaucoup de belles architectures faites par des Français reproduites dans le monde mais je ne pense pas que quelqu'un voudrait copier la France en matière de droit du travail", a-t-il asséné.

M. Taylor a également réitéré sa traditionnelle ligne d'attaque des salariés d'Amiens travaillant seulement, selon lui, "trois heures par jour et deux jours par semaine" pour une paie équivalente à des employés aux 35 heures hebdomadaires. "Ils (syndicats) avaient le choix d'effectuer des changements mais ils ne voulaient pas", accuse-t-il.

Un "désastre social dû au code du travail français", selon M. Taylor

Le site d'Amiens était devenu en 2013 et début 2014 emblématique de la désindustrialisation accélérée que connaît la France depuis quelques années. Plus important site en France du géant américain du pneumatique Goodyear, qui compte trois autres implantations dans le pays, il avait fermé définitivement faute de repreneur. Un projet de relance porté par des salariés sous la forme d'une société coopérative de production (SCOP) a été rejeté par Goodyear.
Pour Maurice Taylor, ce "désastre" social est dû au code du travail français de "200 pages que personne n'arrive à lire".
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