Grande-Synthe : le camp humanitaire a un an et se dégrade

©@F3Nord

Le camp de migrants de Grande-Synthe a un an et le préfet a annoncé vendredi que cette convention serait prolongée jusqu'au 30 septembre. Aujourd'hui, le provisoire dure et, avec le temps, le camp de dégrade.

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Il n'était pas fait pour durer... et a du mal à résister aux assauts du temps. Le premier camp humanitaire de France a vieilli... Il y a un an, ses cabanes offraient un abri décent aux migrants qui s'entassaient alors dans le camp du Basroch à quelques centaines de mètres de là. "Quand on a connu le Basroch avec les tentes qui s'enfonçaient dans la boue, il reste quand même des abris dans lesquels il ne pleut pas, dans lesquels ils ont chaud, mais ce sont des abris qui se dégradent et ce ne sont pas des conditions dignes", explique Claire Millot, bénévole de l'association "Salam".

Réfugiés et bénévoles désespérés


Abîmé..et surpeuplé. Aujourd'hui, 1500 migrants vivent dans le camp. Des Kurdes, des Irakiens pour la plupart, mais aussi des Afghans et quelques Syriens. Amir est l'un d'entre eux. Ils vivent à 4 dans un cabanon. "Je n'ai pas de vie. Je n'ai pas de passeport", explique-t-il. "En Syrie il n'y a que des problèmes avec Daesh. Je suis arrivé ici, J'ai de la famille en Grande-Bretagne, c'est pour ça que j'essaye de passer."

"Je ne suis pas venu en Europe pour avoir de l'argent une belle voiture tout ça... Je suis venu en Europe pour sauver ma vie", ajoute Ismaël, exilé kurde irakien. "Ici on est comme dans un zoo, comme des animaux, pas comme des humains." Les associations font face comme elles peuvent à l'engorgement. "Il n'y a plus assez de cabanes pour les gens, donc nous on n'arrive plus à gérer au niveau nourriture, au niveau fringues... Stop. C'est plus possible", lâche Sylvie Desjonquères, responsable d'Emmaüs Dunkerque.


Protéger de la violence


La violence est régulière. La nuit, ce sont les passeurs qui ont la main mise, un problème depuis la création du camp. Parmi les exilés, vivent une centaine d'enfants, et une cinquantaine de femmes. "Ce n'est pas facile pour elles, elles ont toujours peur des agressions", explique Claire Millot. "La nuit elles n'osent pas sortir pour aller aux toilettes, elles demandent des couches à Gynécologues sans frontières."



L'Etat vient d'annoncer la poursuite de son engagement jusqu'au 30 septembre. La ville lui demande des moyens pour rénover l'habitat, mais aussi des places d'accueil supplémentaires ailleurs pour soulager la pression sur Grande-Synthe. Chaque jour, de nouveaux exilés se présentent à la porte, mais le camp affiche complet.
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