La préfecture de Nord a installé des points d'eau, douches et sanitaires près d'un gymnase de Grande-Synthe, autour duquel vivent des centaines de personnes migrantes. Le nombre de ces installations est jugé insuffisant par les associations.
La préfecture du Nord a installé des points d'eau, douches et sanitaires à proximité d'un gymnase de Grande-Synthe, autour duquel vivent des centaines de migrants. Cette décision a été prise conformément à l'injonction du Conseil d'État. Le nombre de ces installations est jugé insuffisant par les associations.
Le 21 juin, la plus haute juridiction administrative saisie par neuf associations rejointes par la commune avait donné un délai de huit jours au préfet pour installer ces équipements "en nombre suffisant" et "mettre en place des maraudes d'information (...) à l'occasion desquelles des documents dans les langues principales, dont le sorani, seront remis aux migrants pour les informer de leurs droits".
Selon le sous-préfet de Dunkerque, Éric Étienne, 25 WC, une rampe d'eau potable de 8 robinets, un lavabo et six douches ont été mises en place vendredi dernier sur le terrain à proximité du gymnase. Ces installations devaient être complétées cette semaine par la mise en place de 5 douches, 4 sanitaires, 2 robinets et un urinoir complémentaires.
Selon lui, il y a actuellement environ 900 personnes sur la zone, dont 95% d'Irakiens, contre 550 à 600 au 21 juin. "Cela a créé un point de fixation des personnes qui souhaitent bénéficier de ces installations", a-t-il déclaré, assurant que des maraudes sont menées tous les jours.
"C'est largement insuffisant en particulier en ce qui concerne les douches. Vous imaginez cinq douches pour autant de personnes ?", a déclaré Claire Millot, de l'association Salam.
5 douches pour 800 personnes
Akim Toualbia, de l'association DROP, assure que les chiffres communiqués par la préfecture correspondent à ce qu'ils ont constaté sur le terrain mais "cinq douches (...) et même une dizaine, pour 800 personnes, c'est très peu".
"Selon les témoignages des exilés recueillis sur place, ils n'auraient accès à ces douches qu'une heure le matin et deux heures l'après-midi, ce qui ne permet pas à tout le monde de se doucher", ajoute-t-il, demandant d'"augmenter le nombre de douches et d'allonger les plages horaires d'accès", mais aussi de "permettre aux femmes et aux hommes d'être séparés".
Les 25 ou 30 toilettes en revanche "vont bien aider, car de nombreuses personnes étaient jusqu'ici obligées de faire leurs besoins dehors, dans des buissons", a-t-il précisé.