Quelque 2 500 migrants, installés sur un site insalubre à Grande-Synthe, près de Dunkerque, devraient déménager dans un mois dans un nouveau camp aux normes internationales, a affirmé la mairie lundi.
"On se met en route avec Médecins sans frontières (MSF) pour aménager un nouveau camp aux normes internationales, en prenant en compte les observations de l'Etat", a affirmé Damien Carême, le maire EELV de Grande-Synthe, au terme d'une réunion avec le sous-préfet de Dunkerque, précisant qu'il ne s'agira pas d'un "camp d'Etat".
Le terrain de ce 5 hectares, situé à la sortie de l'autoroute 800m éloigné des habitations
500 tentes chauffées de cinq places
Situé à environ 1,5 km du camp actuel et financé par la mairie, la communauté urbaine de Dunkerque et Médecin Sans Frontières (pour un coût estimé entre 1,5 et 2 millions d'euros), selon cette dernière association, le nouveau camp sera composé de 500 tentes chauffées de cinq places, de sanitaires en nombre suffisant et de structures en dur pour les associations humanitaires, a indiqué le maire. Entre "l'assainissement du terrain, le terrassement, l'installation de l'eau et de l'électricité et le montage des tentes, il faudra compter environ quatre semaines", a-t-il ajouté.Depuis décembre, M. Carême, un écologiste, milite pour la création d'un nouveau camp aux normes humanitaires internationales pour répondre à "l'urgence humanitaire". Mais la préfecture a notamment pointé à plusieurs reprises la semaine dernière le manque de sécurité du site proposé par la mairie situé à proximité du chemin de fer et de l'autoroute. Le préfet du Nord Jean-François Cordet l'a réaffirmé lundi : "L'Etat n'a pas à donner ou à ne pas donner un accord, le maire a un projet, il l'a exposé et l'Etat lui a répondu en disant que le problème essentiel était lié aux conditions de sécurité (...). Le maire a répondu aujourd'hui à un certain nombre de questions qui étaient posées et le sous-préfet lui a répondu sur les efforts complémentaires qu'il convient de faire, si jamais il persiste dans son idée d'installer un camp. Ma compétence, c'est dire les problèmes de sécurité que cela va entraîner".
"Des panneaux de protection et des barrières seront installés le long de l'autoroute et des voies de chemin de fer pour sécuriser le site", a précisé Michel Janssens, chef de mission de MSF, seule association associée aux négociations. "On ne peut pas être satisfait vu l'ampleur du problème, mais c'est un pas en avant, ce n'est pas possible de laisser des gens au-dessous de l'acceptable", a-t-il encore commenté. Le camp actuel, qui regroupe majoritairement des Kurdes, ne comptait que 80 personnes au début de l'été, mais il a grossi tout au long de l'automne et de l'hiver. Situé en bordure d'autoroute, sur un terrain vague en zone inondable, il est constitué de centaines de tentes et d'habitats très précaires, constamment embourbés. Dans un communiqué de presse diffusé lundi, la préfecture du Nord avait rappelé que "l'aménagement humanitaire doit rester un aménagement d'urgence qui s'inscrive très clairement dans la perspective d'une fermeture du camp, et non d'une pérennisation de celui-ci".