Grippe : se faire vacciner par un pharmacien, bonne ou mauvaise idée ?

Un reportage de Christelle Sivatte, Loïc Blache et Fabien Desgardins ; avec Eric Housieaux, président du conseil de l'ordre des pharmaciens de Picardie ; Jean-Marie Tilly, président du conseil de l'ordre des médecins de l'Aisne ;

Les députés ont autorisé à titre expérimental les pharmaciens à procéder à des vaccinations contre la grippe afin d'améliorer la couverture vaccinale dans le pays. Comment cette mesure est elle recue par les médecins et les pharmaciens picards ?

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le 18 octobre dernier, les députés ont autorisés les pharmaciens à vacciner contre la grippe. Votée à titre expérimental, cette mesure se déroulera sur trois ans et ne concerne que la vaccination chez les adultes. Une bonne nouvelle pour les pharmaciens : "Cette mesure permet d'améliorer la couverture vaccinale ; elle fait en sorte qu'on vaccine plus de personnes, notamment les personnes âgées et fragiles", se réjouit Eric Housieaux, Président du conseil de l'ordre des pharmaciens de Picardie. 

Les professionnels de santé réticents


Les syndicats de médecins et d'infirmiers libéraux ont, eux, manifesté leur réticence face à cette mesure. "Je pense qu'elle est inutile et inefficace, voire dangereuse. Que va-t-il se passer si quelqu'un est vacciné à tord ?", interroge  Jean-Marie Tilly, Président du conseil de l'ordre des medecins de l'Aisne.


La piqûre de vaccination, qui "franchit la barrière cutanée", est un "geste invasif" et, à ce titre, "très réglementée", rappelle Annick Touba, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL). 

Aujourd'hui, généralistes, pédiatres et sages-femmes peuvent la pratiquer, ainsi que les infirmiers depuis 2008. Ces derniers peuvent administre le vaccin sans ordonnance chez les patients qui reçoivent une lettre d'invitation de la Sécurité sociale.

Cet amendement marque un "début de démantèlement" des compétences propres aux infirmiers, a déploré Daniel Guillerm, vice-président délégué de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). "Pourquoi pas demain les pansements?", s'interroge-t-il, évoquant un "fort lobbying" des pharmaciens

La confiance des Français dans les vaccins au plus bas depuis 2012


Les vaccins font l'objet d'un scepticisme record "de plus en plus préoccupant" de la part des Français, dont la méfiance augmente également pour la plupart des catégories de médicaments comme envers les professionnels de santé, selon une étude annuelle publiée lundi.

Seulement 69% des personnes interrogées font confiance aux vaccins (-2 points par rapport à 2015), soit le taux le plus bas depuis le lancement de cet "Observatoire sociétal du médicament" réalisé depuis 2012 par l'institut Ipsos pour le compte de l'organisation française des industriels du secteur, le Leem. 

Par ailleurs, à peine la moitié (52%) des personnes interrogées considère que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques, 33% estimant qu'elle comprend autant des deux et 15% plus que risques que d'avantages, selon cette étude.

Une question de génération?


Ces perceptions varient toutefois d'une génération à l'autre: la génération des 25-34 ans est ainsi la plus méfiante vis-à-vis des vaccins, et celle des 55-59 ans la plus confiante. Sur l'ensemble des sondés, 34% déclarent ne pas être certains d'être à jour dans leur vaccination et 6% n'en ont aucune idée. 

Plusieurs controverses ont entouré des vaccins ces dernières années, notamment le vaccin contre l'hépatite B, les vaccins contre les infections dues aux papillomavirus (HPV), à l'origine de cancers génitaux, ou encore le vaccin contre la grippe pandémique A (H1N1) en 2009.

Toutefois, sur 11 millions de Français invités à se faire vacciner gratuitement contre la grippe (personnes de 65 ans et plus ou atteintes de maladies chroniques), 48,3% ont reçu le vaccin en 2015, contre 46,1% en 2014, soit la première hausse après six ans de baisse.

Le taux de vaccination s'était effondré après la campagne de vaccination controverséecontre la pandémie A(H1N1) de 2009, avec une chute de plus de 14 points au total.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information