Le prix du paquet de cigarettes a augmenté d'environ 50 centimes. Quelles conséquences pour les fumeurs nordistes ? Ils sont déjà un sur deux à acheter leur tabac en Belgique.
Le phénomène n'est pas nouveau. Un fumeur nordiste sur deux achète son tabac en Belgique. Le phénomène va-t-il encore s'accentuer avec la hausse au 1er novembre du prix du tabac de 50 centimes.
Nous nous sommes rendus dans un des supermarchés du tabac bien connu des Nordistes. A Quiévrain, juste à la frontière française. Comme tous les week-end ou les jours fériés, il y a foule.
Y-a-t-il encore plus de monde que d'habitude ?
La clientèle dans ce supermarché est française à 95%. Pour une raison qui tien en une phrase : "En France, on paye le paquet 8€ et des poussières, explique une fumeuse nordiste. Ici, c'est 6€ et des poussières. Alors, là, plus les 50 centimes qui augmentent, vous imaginez !"
Le jour de hausse du prix du tabac en France, les fumeurs trouvent une raison de plus pour venir s'approvisionner de l'autre côté de la frontière mais ils ne sont pas forcément plus nombreux. "Le magasin est toujours rempli quand c'est le début du mois, donc on n'arrive pas à faire la différence", constate Emilie Chastin responsable du magasin de tabac à Quiévrain (B).
Y-a-t-il de moins en moins de buralistes ?
Dans le Nord Pas de Calais, près d'un fumeur sur 2 achète son tabac à l'étranger. Premiers à en subir les conséquences : les buralistes français.
Dans le centre-ville d'Anzin, à quelques kilomètres de Quiévrain, 3 bureaux de tabac ont fermé ces 2 dernières années. Dans le Nord, 40 % des buralistes ont disparu en 30 ans.
"Si un buraliste reste cantonné à la vente de tabac, il est appelé à disparaître. Le mot d'ordre de notre confédération est de se diversifier", explique Joël Delbove, président de la chambre syndicale des buralistes du Valenciennois.
La presse, les jeux, bientôt le paiement des impôts ou de certaines factures, l'achat de billets de train....Le multi-services est la seule voie de salut pour les bureaux de tabacs. Un "fonds de transformation" de 80 millions d'euros a été décidé fin 2018 entre la confédération des buralistes et l’État.
Une harmonisation des prix au niveau européen est-il envisagée ou envisageable ?
Joël Delbove n'y croit pas : "Je pense que ce sera difficile parce que beaucoup de payas européens qui nous entourent n'ont pas l'intention d'aligner le prix du tabac au prix français. Hormis les Anglais, nous sommes les plus chers."
Et l'écart pourrait encore se creuser. La France s'est fixé un objectif : 10 euros le paquet en 2020.
Novembre : mois sans tabac
Pour la 4e année consécutive, les fumeurs français sont invités à se faire aider et à s'encourager mutuellement pour arrêter la cigarette, à l'occasion du Mois sans tabac.La dimension collective de l'opération, son relais sur les réseaux sociaux et l'implication de personnalités bien connues des Français (les présentateurs Xavier
de Moulins et Daphné Bürki embarqués dans l'expérience cette année) en ont fait un succès populaire. "Participer à un mouvement collectif facilite la démarche d'arrêt. Les fumeurs sont nombreux à vivre en même temps les bénéfices et les difficultés de l'arrêt", explique le ministère de la Santé.
Selon les chiffres dévoilés au terme de la dernière édition, plus de 241 000 personnes s'étaient inscrites en 2018, soit 84.000 de plus qu'en 2017 (environ 157.000). La première édition avait attiré environ 180.000 fumeurs en 2016.