Depuis le succès spectaculaire de son premier roman, "En finir avec Eddy Bellegueule", Edouard Louis était attendu au tournant. Il revient avec "Histoire de la violence", récit tendu et puissant, confirmant sa voix singulière dans le paysage littéraire français.
"Histoire de la violence" (Seuil) est le récit d'un viol, suivi d'une tentative de meurtre une nuit de Noël ... mais le roman ne saurait se résumer à cet événement terrifiant.
"La mise en danger, insiste Edouard Louis, c'est d'assumer comme des choses publiques des choses que le monde social veut faire taire en les cantonnant à l'ordre du privé", confie l’écrivain à l’AFP. Pourtant, reconnaît-il, "c'est difficile d'écrire sur la violence qu'on a subi".
En choisissant de faire raconter son agression par sa soeur qui, dans le roman, rapporte à son mari ce que son frère lui a confié, Edouard Louis nous parle de notre identité.
"On ne se reconnaît pas dans ce que les autres disent de nous et souvent, nous souffrons de cet écart entre la façon dont nous, on se pense et la façon dont les mots des autres nous pensent",
explique Edouard Louis qui, parallèlement à son travail d'écrivain, prépare un doctorat d'Etat en sciences sociales à l'Université de Picardie d'Amiens (UPJV).
Le livre est "une sorte de vengeance" contre le discours des autres qui essayaient "de me voler mon histoire", poursuit le jeune auteur qui, en 2014, a dû subir des critiques parfois violentes et a été accusé de trahir la vérité, après la publication de "Pour en finir avec Eddy Bellegueule" (300.000 exemplaires vendus), récit sur son enfance et adolescence brutalisées dans un village de Picardie, en raison de son homosexualité.