Si 14-18 fut la guerre des hommes, elle fut aussi celle des animaux. Animaux brutalisés, exploités, mais aussi aimés. Les mascottes n’étaient pas rares sur le front. Les pilotes de l’escadrille La Fayette avaient adopté deux lionceaux, Whisky et Soda. Boules de poils trop vite grandies. Whisky le farceur croquait les képis des officiers. La recrue turbulente fut renvoyée. Car, même avec les mascottes, l’armée réclamait de la discipline.
Comme souvent, l’exemple vient des Britanniques. L’armée favorise le choix d’une mascotte par le régiment. Les hommes n’y ont pas droit, individuellement. La troupe s’en va à la guerre, son bouc en tête de cortège. Des soldats du monde entier répondent à l’appel de la couronne, escortés de leurs fétiches. Kangourous pour les Australiens, Antilope et babouin pour les Sud-Africains.
Les Allemands ne sont pas en reste, avec la colossale Jenny. Eléphant de cirque transporté dans le Nord, en forêt d’Avesnes. Monture du dernier chic, dans les parades militaires, Jenny est mise à contribution, pour charrier du bois, pousser les wagons. Immortalisée en couverture des journaux, elle donne des idées à l’adversaire. L’Europe convertit les éléphants à l’effort de guerre……
Côté français, si les officiers ont droit à un chien, les hommes, eux, rusent, apprivoisant des bêtes sauvages, tels ces deux grands-ducs, prénommés Kaiser et Guillaume. Aussi familier qu’un chaton, Guillaume repère les avions. Les sangliers se laissent eux aussi séduire, comme cet adorable marcassin. A-t-il échappé à la casserole, devenu grand ? L’histoire ne le dit pas. Un de ces mascottes deviendra une star de cinéma. Recueilli par des soldats américains, Rintintin fera carrière à Hollywoods.
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