Les salariés du Crédit immobilier de France manifestaient hier à Lille pour sauver l'établissement bancaire.
Inquiétude des salariés
Lille, Paris, Rennes ... un peu partout en France, les salariés du crédit immobilier de France ( CIF ) manifestent depuis quelques jours. Ils craignent la disparition de l'établissement bancaire spécialisé dans les prêts immobiliers aux foyers les plus modestes. La société emploie 2 500 salariés en France.
Fragilité financière
C'est l'agence Moody's qui a semé le trouble, en dégradant le Crédit immobilier de France. L'agence Moody's est connue pour ses notations financières des grandes entreprises en fonction du risque et de la valeur de l'investissement. Elle a 40 % des parts de marché dans le domaine de l'estimation de crédit au niveau mondial.
Depuis la crise financière de 2008, le business model du CIF, qui ne collecte pas de dépôt comme une véritable banque, est des plus fragiles. Les investisseurs sont réticents à financer à court terme des établissements qui distribuent ensuite des crédits sur plusieurs dizaines d'années. L'Etat a apporté sa garantie au CIF mais Bercy a exigé la gestion en extinction de l'établissement, En clair, aucun nouveau prêt ne sera plus désormais accordé. A terme, une menace directe sur l'emploi au CIF.
Pour éviter la catastrophe, le Syndicat National de la Banque propose que le CIF soit adossé à la Caisse des dépôts (CDC), un acteur important du financement du logement social. Ce qui créerait ainsi une "grande banque publique du logement", déclare le président du SNB, Régis Dos Santos.
Un rôle social
Au delà de la sauvegarde de leurs emplois, les salariés du CIF ont attiré l’attention
sur le danger que représente la cessation de leur activité pour l’accession à la
propriété des revenus les plus modestes.
Selon les manifestants:"ce sont 250 000 foyers écartés par les grandes banques françaises, qui vont être écartés de l'accession à la propriété".
Le Crédit Immobilier de France participe également au financement des logements sociaux: 25000 sont prévus par convention avec l'Etat d'ici 2017.