Alerte de Greenpeace sur des fissures à Gravelines

L'association s'étonne que la France tolère des micro-fissures sur ses réacteurs, à la différence des Belges à Doel.

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Selon Greenpeace, certains réacteurs français connaissent des "microfissures", que ce soit sur les tubulures ou dans le corps même de la cuve. Ces fissures sont des "défauts sous revêtements" ou DSR, c'est à dire des fissures dans le métal de base de la cuve, "apparues lors de la fabrication au moment du recouvrement par la couche d'acier inoxydable". La plus grande de ces "micro-fissures" fait "une dizaine de mm" de long, indique Greenpeace. Or, des DSR ont été identifiés sur 23 tubulures de 12 cuves, notamment Dampierre 4, Saint Laurent,… et Gravelines 3.

Par ailleurs, en 2001, des "petites fissures" ont été détectées au niveau de la soudure d'une pénétration de fond de cuve à Gravelines 1, selon Greenpeace, et l'ASN aurait demandé à EDF de vérifier l'ensemble des pénétrations de fond de cuve des réacteurs de 900 et 1300 MW. Greenpeace s'étonne d’ailleurs de la position de l'ASN sur une "potentielle réparation" de Gravelines 1, alors que "les soudures sont des zones sensibles" et qu'en 2010 "la position de l'ASN était qu'une réparation sur la cuve était ‘difficile’".

"Plus grave" selon Sophia Majnoni d'Intignano, chargée de campagne à Greenpeace France, des DSR existent aujourd’hui sur le corps de la cuve de 10 réacteurs, pour l'essentiel sur le réacteur 1 de Tricastin, dans le Rhône. "Si l'origine n'est pas la même qu'à Doel, la conséquence est la même", souligne-t-elle.

Doel, dans le nord de la Belgique. C’est là que des défauts sur la cuve d'un réacteur ont été découverts, la semaine dernière, lors d'un contrôle de la cuve entière. Le réacteur a été arrêté et les autorités belges se sont dites "sceptiques" quant à la possibilité d'une relance. Une "réunion technique" est prévue ce jeudi après-midi à Bruxelles entre experts chargés de la sûreté nucléaire en Europe.

Selon Greenpeace, la cuve d'un réacteur est de fait "un composant difficilement réparable". L'association relève et s'étonne de la différence d'approche de la France. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), selon Greenpeace, contrôle ce type de défaut sur les cuves lors de la visite décennale, simplement "pour s'assurer qu'ils n'évoluent pas". Une doctrine de la sûreté plus laxiste donc.

Greenpeace demande "une harmonisation a minima européenne" sur ce sujet. L’association souhaite en outre, suite à l'affaire de Doel, qu'une liste complète des réacteurs équipés du même type de cuve "soit publiée au plus vite". Selon l'ASN, aucun réacteur français ne dispose de cet équipement.

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