Anvers : l'enjeu national

Ce dimanche d'élections communales, toute la Belgique aura les yeux rivés vers Anvers, où la N-VA, espère l'emporter.

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Si dans la plupart des villes et communes les enjeux sont purement locaux, le score du parti indépendantiste flamand N-VA (Nouvelle Alliance flamande) de Bart De Wever en Flandre, la région néerlandophone du nord du pays, et à Anvers plus particulièrement, sera l'objet de toutes les attentions en Belgique et même en Europe, alors que se renforcent les courants autonomistes en Catalogne et en Ecosse- encore.

"Anvers est sans aucun doute l'enjeu le plus important de ces élections locales.
La campagne y a été très nationale
", souligne le politologue Dave Sinardet.Après avoir voté dans la matinée, M. De Wever a déclaré aux nombreux journalistes présents qu'il avait "dormi comme un bébé".

Double enjeu

S'ancrer localement et remporter une victoire symbolique à Anvers c'est l'enjeu de la N-VA: le parti indépendantiste flamand  a fait des municipales de dimanche en Belgique un test national crucial pour le gouvernement du socialiste Elio Di Rupo et la stabilité du pays. Petite formation pesant moins de 5% des voix lors du précédent scrutin communal
il y a six ans, la N-VA, qui prône l'indépendance à terme de la Flandre, est devenue la première force politique côté néerlandophone aux régionales de 2009 et aux législatives
de 2010.

La figure Bart De Wever

Bart De Wever, qui après avoir bloqué les négociations pour la formation d'un
gouvernement durant plus d'un an, a choisi l'opposition au niveau national, s'est
lancé dans cette bataille locale en visant la mairie d'Anvers, première ville et poumon économique de la Flandre.

A moins de deux ans des prochaines législatives, prévues en juin 2014, le chef de la N-VA, qui a perdu 60 kilos en moins d'un an, espère déloger l'actuel bourgmestre (maire) socialiste, Patrick Janssens. En 2006, cet ancien publicitaire avait réussi à barrer la route au parti d'extrême droite Vlaams Belang, donné gagnant par les sondages. Cette fois encore, le suspens est à son comble dans la métropole flamande. Les études d'opinion, indécises, donnent de 30 à 40% d'intentions de vote à Bart de Wever... soit de 1 à 10 points d'avance sur Patrick Janssens.
  
"La victoire ou la mort" 

M. De Wever sait qu'il joue gros dimanche, en particulier à Anvers. "Si nous ne réalisons pas un résultat retentissant, l'idée qu'une défaite approche prendra rapidement forme", a-t-il déclaré, soulignant que pour lui, ce serait "la victoire ou la mort".
Estimant la Flandre "proche d'une révolte démocratique", il fustige l'"échec" de la politique d'immigration et les "dérapages budgétaires" du gouvernement fédéral dirigé par le socialiste francophone Elio Di Rupo.

Les formations politiques "traditionnelles"

Les trois partis flamands "traditionnels" (les chrétiens-démocrates du CD&V, les libéraux de l'Open VLD et les socialistes du SPA), qui ont fait fin 2011 le pari de soutenir la coalition gouvernementale pour sortir le pays de la crise politique qui ébranlait l'unité du royaume, espèrent limiter les dégâts. Comme à Anvers, ils misent surtout sur des figures locales, dont le socialiste Daniel Termont, populaire bourgmestre de Gand (ouest), pour endiguer la vague indépendantiste annoncée.

Face à ces formations traditionnelles et consensuelles, la N-VA représente de
facto la seule opposition structurée. Bart De Wever a su faire fructifier cette position en Flandre en "jouant l'outsider seul contre tous, médias inclus", selon Dave Sinardet.
Dans son dernier discours de campagne, il a exhorté samedi les Flamands à "envoyer
un message clair
" au gouvernement: "Nous en avons assez! Assez d'être pris pour
des vaches à lait. Nous n'en pouvons plus de l'immobilisme fédéral. Nous n'acceptons plus la mauvaise gestion économique
". Ce "populisme", selon ses adversaires, a permis à la N-VA de devenir la première force politique néerlandophone dès les régionales de 2009 et les législatives de 2010, alors qu'elle pesait moins de 5% des voix aux municipales il y a six ans. Son objectif est d'aborder en position de force les législatives prévues en 2014, jugées d'ores et déjà décisives pour l'avenir du pays.

Vu de Wallonie

Les francophones auront eux aussi le regard tourné vers Anvers. Car un triomphe de la N-VA risque de déclencher un vent de panique au sein des partis flamands de la coalition et pousser ces derniers à réclamer toujours plus
d'autonomie pour la Flandre.

Ce scénario menacerait les deux dernières années du gouvernement Di Rupo, qui tente avec ses alliés de convaincre les Flamands que son programme de réformes modérées, accordant une autonomie plus grande aux régions tout en maintenant l'unité du royaume, est préférable aux projets plus radicaux de Bart De Wever.

Vu par les médias belges :

Reportage video à Anvers

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"Le Flamand peut envoyer un signal clair à la Rue de la Loi"

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Pour aller plus loin :

Anvers : la tentation nationaliste

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