3 policiers de la BAC d'Arras sont soupçonnés de violences envers plusieurs individus. Affaire sensible.
Que s'est-il passé exactement place des héros à Arras dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier ? Selon une information de La Voix du Nord, un homme aurait déposé plainte contre des policiers de la Brigade anti-criminalité d'Arras pour violences. Cet homme qui avait été lui-même placé en garde à vue pour outrages (affaire finalement classée sans suite) affirme qu'il aurait été molesté, aspergé de gaz lacrymogène et aurait vu une autre personne passée à tabac par un policier.
Marie-Candice Delouvrié et Sébastien Gurak
Selon les films enregistrés par les caméras de vidéoprotection installées place des Héros, ces accusations se révéleraient exactes. Selon le quotidien, "on y apercevrait assez clairement les trois policiers, dont l'un se déchaînait sur un étudiant amiénois scolarisé en école d'ingénieur à Arras. Il aurait reçu une quinzaine de coups de poing puis des coups de pieds au sol." Les policiers impliqués auraient essayé de s'emparer de ces bandes, apparemment gênantes pour eux. En vain. Plusieurs témoins ont également donné des versions concordantes des faits.
Dossier sensible
Le dossier transmis lundi par le procureur de la République d'Arras, Hughes Weremme au parquet général de Douai semble donc à la fois solide et sensible (d'où son dépaysement ailleurs qu'à Arras). Mais les policiers n'ont pour l'instant pas été inquiétés. Ils sont actuellement en poste à la BAC d'Arras.
« On a travaillé dans le cadre d'une qualification de violences par fonctionnaire titulaire de l'autorité publique, a indiqué le procureur Hughes Weremme à La Voix du Nord. Le parquet général sera amené à transmettre le dossier à une autre juridiction. Il est évident qu'on s'attend à voir un comportement irréprochable de fonctionnaires qui exercent des métiers relevant de la force publique et détenteurs de pouvoirs judiciaires ».
Thierry Alonso, directeur sécurité publique du Pas-de-Calais
Il est trop tôt évidemment pour tirer des conclusions hâtives mais l'affaire fait d'ores et déjà écho à l'affaire grave qui secoue actuellement la BAC de Marseille. Mais le Parquet de Douai précise que seuls les faits de cette nuit-là à la sortie d'une boîte de nuit d'Arras font l'objet d'un examen : "Nous ne sommes pas en présence d'une série de faits comme à Marseille."