PSA a annoncé ce lundi un partenariat avec Toyota, un signal positif pour Sevelnord.
Le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën, en pleine tourmente à cause de son projet de suppressions de postes et de fermeture du site d'Aulnay, a envoyé un signal positif pour un autre site, Sevelnord, en annonçant lundi un partenariat avec le groupe japonais Toyota.
Aux termes de cet accord qui couvait depuis plusieurs semaines, PSA "fournira à Toyota des véhicules de taille moyenne qui seront commercialisés en Europe sous la marque Toyota", mais le communiqué commun des deux groupes publié lundi ne mentionne pas explicitement l'usine Sevelnord, située à Hordain (Nord), car toutes les conditions pour assurer sa pérennité ne sont pas encore remplies.
Le site de Sevelnord, qui emploie 2.800 personnes à la fabrication des monospaces Peugeot 807 et Citroën C8, ainsi que des véhicules utilitaires Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Scudo, était sur la sellette depuis l'annonce en 2011 du retrait du groupe italien Fiat, avec lequel PSA avait un partenariat du même type que celui annoncé ce lundi avec Toyota.
Il y a quelques jours encore, Ludovic Bouvier, représentant syndical CGT chez Sevelnord, déclarait: "Aulnay était le premier sur la liste, les suivants c'est nous, c'est Sevelnord."
Pour assurer la pérennité de l'usine, le groupe au lion et au chevron avait posé trois conditions, dont les deux premières sont désormais remplies : que l'accord avec Fiat soit formellement dénoué et qu'un nouveau partenaire soit trouvé.
Dernière condition...
La dernière condition est de "s'assurer de la compétitivité du site", a rappelé un porte-parole du constructeur, ajoutant que les "choses sont en bonne voie".
Egalement interrogé, le constructeur Toyota a déclaré que le choix du lieu de production de ces véhicules utilitaires légers était "de la responsabilité de PSA".
Le groupe français, en difficultés financières et commerciales, a lâché une bombe sociale et politique en France il y a une dizaine de jours, en annonçant son projet de supprimer 8.000 postes et sa volonté de fermer le site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de Paris, où travaillent plus de 3.000 salariés.
PSA s'est attiré les foudres des syndicats et du gouvernement, qui a déclaré refuser le projet en l'état. Le président du directoire du groupe, Philippe Varin, qui a déjà été reçu la semaine dernière par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, particulièrement virulent sur le dossier, devait s'entretenir lundi après-midi avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Concernant l'accord avec Toyota, d'un point de vue opérationnel, "dans un premier temps, à partir du deuxième trimestre de 2013, PSA Peugeot Citroën fournira des
véhicules utilitaires légers issus de ses gammes existantes Peugeot Expert et Citroën Jumpy", selon le communiqué.
"L'accord prévoit également une collaboration sur la prochaine génération de véhicules devant être produits par PSA Peugeot Citroën. Cette collaboration devrait s'étendre au-delà de 2020", ajoutent les partenaires.
S'il est prévu que le groupe japonais "participe directement au développement et aux investissements industriels" liés à ces futurs véhicules, "aucune prise de participation ni production commune ne sont envisagées", selon le communiqué.
A la Bourse de Paris, l'action PSA se démarquait lundi matin. A 09H45, le titre progressait de 0,26%, à 6,58 euros, dans un marché en baisse de 1,65%.
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Réaction du député Jean-Louis Borloo
Jean-Louis Borloo, député du Nord et président du groupe Union des Démocrates et Indépendants (UDI) à l'Assemblée nationale, a estimé lundi que l'accord de coopération annoncé par les groupes automobiles PSA et Toyota était "considérable" pour le
Nord.
Dans un communiqué, M. Borloo s'est "félicité, qu'après un long travail de discussions et de négociations, un accord industriel et de commercialisation (ait été) trouvé entre PSA et Toyota".
Pour Jean-Louis Borloo, "compte tenu de l'importance de l'usine Sevelnord
en France et dans le Valenciennois, cet accord est considérable pour la région".
En outre, au "moment où l'avenir de l'industrie automobile française est une préoccupation majeure pour notre pays, cet accord est un signe fort et confirme les capacités industrielles du groupe PSA", a-t-il estimé. "Ce projet nécessitera le soutien de tous, pouvoirs publics locaux et nationaux", a-t-il conclu.