Le chef du Parti radical, Jean-Louis Borloo, déclare se préparer pour une candidature à la présidentielle de 2012
"Je m'y prépare. Se préparer, ce n'est pas hésiter, c'est respecter les Français", dit-il dans un entretien au JDD dimanche. Il dit qu'il allait se comporter "de manière responsable" si le Front national devenait trop menaçant. "L'Alliance" centriste sera "la force-anti FN", a-t-il affirmé.
Ce dissident de la majorité inquiète l'Elysée. Sa candidature risque d'affaiblir le score de Nicolas Sarkozy au premier tour, au point, selon certaines enquêtes, de le menacer d'une élimination au profit de Marine Le Pen. Interrogé sur sa récente rencontre avec Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre d'Etat explique être "suffisamment indépendant et libre dans (sa) tête pour pouvoir rencontrer Untel ou Untel".
Jean-Louis Borloo a réuni dimanche 26 juin, à Epinay, près de Paris, les membres de sa nouvelle "Alliance républicaine, écologiste et sociale". Devant plusieurs milliers de personnes, il a affirmé que "L'Alliance (pour "Alliance républicaine, écologiste et sociale") est une force politique alternative entre un PS dépassé par les enjeux du 21e siècle et une UMP qui s'est rétrécie, incapable d'entrer dans l'action".
Nous avons une obligation d'action immédiate et concrète", a lancé Jean-Louis Borloo, en présentant l'union comme "la force anti-FN".
Avec cette alliance, il entend "oxygéner la vie politique" et "débloquer un certain nombre de points de crispation dans la société française : la situation de la jeunesse, des classes moyennes ou méritantes, pour lesquelles les fins de mois sont de plus en plus difficiles, celle de l’agriculture et de l’élevage…"
Interrogé sur l'absence de François Bayrou dans l'Alliance, Jean-Louis Borloo explique avoir déjà regroupé autour de lui "l'essentiel du centre et les équipes de Bayrou de 2007".
"La force anti-21 avril... c'est nous"
Et l'ancien ministre de l'Ecologie se positionne entre UMP et PS. "En 2012, il y aura d'un côté les conservateurs de gauche ou de droite qui pensent qu'il n'y a plus de solutions, et de l'autre nous, une force indépendante, libre, audacieuse, extrêmement responsable".
"Nous avons un cap, une vision, des valeurs". Notre "force doit avoir un candidat à l'élection présidentielle", a réaffirmé dimanche Jean-Louis Borloo, sans toutefois déclarer sa candidature.
Interrogé sur un éventuel retrait en cas de montée du FN, il semble cependant laisser la porte ouverte : "je suis là pour servir les Français, pas pour faire une carrière. (...) je le répète, je me comporterai à tous égards de manière responsable".
Alors que le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé dit craindre un "21-avril à l'envers" avec l'important nombre de candidatures à droite, Jean-Louis Borloo estime au contraire que sa canditature est "de nature à faire baisser les extrêmes" : "La force anti-21 avril, c’est le choix, le débat… donc nous !", fait-il valoir.
A gauche comme à droite, la candidature de Jean-Louis Borloo laisse perplexe. Beaucoup disent penser que l'ancien ministre ne cherche qu'à monnayer un poste plus important dans un éventuel nouveau gouvernement Sarkozy si ce dernier était réélu. "Je vois bien que l’on me prête des calculs politiciens. J’ai pourtant toujours été clair, je ne cherche pas à retourner dans un gouvernement", tranche Jean-Louis Borloo.
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