Le commissaire Lagarde, mis en examen hier pour proxénétisme aggravé est aussi suspendu et doit quitter la région.
Le commissaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord a été mis en examen pour proxénétisme aggravé et recel d'abus de bien social. Il est ressorti libre du Palais de Justice sous contrôle judiciaire. Son contrôle judiciaire prévoit qu'il doit quitter pour l'instant la région Nord-Pas de Calais.
On a également appris ce matin qu'il a été suspendu de ses fonctions dans la police départementale par le Ministère de l'Intérieur. (Infos exclusives France 3)
Il avait été placé en garde à vue jeudi matin par l'IGPN et avait été présenté vendredi soir vers 20h devant les juges d'instruction en charge du dossier de proxénétisme en lien avec l'hôtel Carlton de Lille.
"Le commissaire Lagarde a toujours expliqué qu'il n'avait commis aucune infraction dans cette affaire et il maintient ce soir n'avoir commis aucune des infractions qui lui sont eprochées", a déclaré à la presse l'un de ses avocats, Me Olivier Bluche.
Le fait d'impliquer le commissaire Lagarde "était au coeur du système de défense d'un certain nombre de protagonistes de cette affaire qui avaient cru bon d'associer son nom à cette affaire", a ajouté Me Bluche.
Placé en garde à vue jeudi par l'Inspection générale de la police (IGPN), les enquêteurs avaient cherché à déterminer dans quelle mesure M. Lagarde avait été impliqué dans l'organisation de déplacement de prostituées et de parties fines dans un hôtel parisien avec la participation supposée de Dominique Strauss-Kahn.
Le nom du commissaire Lagarde avait également été mentionné parmi les participants à des voyages à Washington avec également des rencontres avec DSK.
"Il va mieux. Vous imaginez bien que la garde à vue en règle générale n'est facile pour personne. Encore moins pour un commissaire de police, devant ses propres hommes.
(...) C'est effectivement très pénible. Il a su faire face, il a fait preuve de beaucoup de dignité", a déclaré son autre avocat, Me Julien Neveux.
Sa remise en liberté a fait réagir d'autres avocats de protagonistes de l'affaire. "Dans la mesure où le risque de déperdition de preuves et de concertations s'appliquait à fortiori à un haut fonctionnaire de police, tout autant qu'aux acteurs secondaires de cette affaire, je m'attendais à la mise sous mandat de dépôt de M. Lagarde.
Tel n'a pas été le cas à la plus grande stupéfaction de ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette affaire", s'est insurgé Me Christophe Snyckerte dans un communiqué.
Selon l'avocat, il existe "deux poids-deux mesures" dans cette affaire, entre les "lampistes" placés en détention et les personnages d'"un second volet soigneusement fermé", laissés libres.
C'est derrière une escorte policière inhabituelle que Jean-Christophe Lagarde était arrivé au Palais de Justice. Tout a été fait pour empêcher les journalistes de faire des images de ce déférement.
Affaire Carlton : le commissaire Lagarde mis en examen
Reportage de Corinne PEHAU et Emmanuel QUINART
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