Carlton: Roquet aux prud'hommes, audience reportée

Les deux parties (David Roquet et une filiale d'Eiffage) ont demandé un report en attendant l'issue du procès pénal.

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Le conseil des Prud'hommes de Lens (Pas-de-Calais) rendra le 22 janvier sa décision sur un sursis à statuer demandé par les deux parties dans l'affaire qui oppose David Roquet, ancien directeur d'une filiale du groupe Eiffage mis en examen dans l'affaire dite du Carlton de Lille, et son ex-employeur.

Me Marion Nivelle, qui représentait David Roquet lors d'une audience mardi devant le conseil, s'est associée à la demande de l'avocate de Matériaux Enrobés du Nord. Le fond du dossier n'a donc pas été examiné.

"Eviter une éventuelle contrariété de décision"


"Il y a une connexité manifeste entre la lettre de licenciement qui a été notifiée à M. Roquet au mois de décembre 2011 et les faits qui sont visés dans le cadre de l'instruction qui est actuellement en cours devant les juges lillois", a expliqué Me Nivelle à la sortie de l'audience.

"De ce fait il apparaissait d'être une bonne administration de la justice qu'aujourd'hui il soit sursis à statuer sur la demande de M. Roquet pour éviter (...) une éventuelle contrariété de décision", a-t-elle ajouté.

David Roquet, qui était à la tête de Matériaux enrobés du Nord (MEN), poursuit son ancienne société et demande un peu plus de 900.000 euros pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, escroquerie et abus de confiance, David Roquet est soupçonné d'avoir réglé, au titre de frais professionnels, des dépenses liées à des soirées libertines avec des prostituées, auxquelles l'ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn aurait participé.

Un audit réalisé par Eiffage avait mis en évidence 50.000 euros de dépenses indues.  "Comme les faits et les pièces sont les mêmes, il est de la bonne administration de la justice que le conseil des prud'hommes attende l'issue de la procédure pénale pour être parfaitement éclairé", a abondé Me Sophie Lévy-Chevalier, avocate de MEN, arguant en outre une éventuelle "contrariété de décision", du fait que certains éléments étaient "couverts par le secret de l'instruction".

Dans cette affaire, M. Roquet soutient que Matériaux enrobés du Nord connaissait "parfaitement" les "agissements prétendument fautifs qui lui sont reprochés", agissements qui recevaient par ailleurs l'"entière approbation" de la société. Ce que la direction du groupe Eiffage a contesté, affirmant qu'il n'y aurait aucune négociation avec M. Roquet.

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