A Laventie (Pas-de-Calais), des combats sont organisés à l'occasion des Journées du patrimoine. Cela fait débat.
Dimanche, des combats de coqs seront organisés à la salle des fêtes de Laventie. Cette animation entre dans le cadre de la 4è fête des moissons, mais aussi des journées européennes du patrimoine. Des habitants de cette paisible bourgade du Pas-de-Calais s'en étonnent... La municipalité assume...
A Laventie, il n'y a pas de gallodrome, mais un coqueleux, Bernard Legillon, qui va organiser dimanche un concours à la demande de la commune.Celle-ci souhaite faire découvrir au public cette pratique ancestrale, dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Mais pour certains habitants, ces concours ne correspondent pas au patrimoine local. Et le concours de dimanche n'entre pas dans le cadre de la loi de juillet 1964, puisqu'il n'y a pas de "pratique ininterrompue" à Laventie.
Gros succès attendu
Pour la municipalité, il n'y a pas de problèmes car la demande est en règle par rapport aux Journées du patrimoine. Et la présence d'un éleveur suffit pour justifier cette "pratique ininterrompue". Daniel Legillon, l'adjoint au maire chargé de l'organisation de la fête, affirme même que sans ces concours, la race des "grands combattants du Nord", une race de coqs spécifique du Nord, risque fort de disparaître.
La concours aura donc bien lieu dimanche à partir de 15h30 à la salle des fêtes. L'entrée sera payante. Mais on attend beaucoup de participants, et notamment des coqueleurs d'outre-Quiévrain, puisqu'en Belgique, ce loisir très populaire est interdit.
Le public pourrait être également très nombreux car la Fête des Moissons à Laventie attire plus de 20 000 personnes.
40 gallodromes dans le Nord Pas-de-Calais
De tout temps, les combats de coqs dans le Nord ont soulevé des oppositions, au même titre que les corridas dans le Sud. Ils ont même été interdits par une loi de juillet 1850. Mais cette tradition régionale a été préservée par un amendement paru le 5 juillet 1964.
Cet amendement autorise toujours la tenue de combats de coqs dans le Nord/Pas de Calais, ainsi que dans certains départements d'outre-mer, à condition que ce loisir soit pratiqué de façon ininterrompue, dans des lieux où ils représentent effectivement une tradition, c'est-à-dire les gallodromes.
En revanche, la loi interdit l'ouverture de nouveaux gallodromes. Il en reste encore une quarantaine en activité dans notre région, la seule de France métropolitaine, et même d'Europe où sont encore tolérés ces combats animaliers si décriés.
Un millier de "coqueleux" (coqueleur en patois, c'est-à-dire éleveur de coqs de combat) pratiquent encore cette passion dans le Nord.