L'ancien maire d'Hénin-Beaumont poursuit Maitre Cattoir pour violation du secret professionnel.
Le procureur de Dunkerque a requis une amende de 7.500 euros à l'encontre de Didier Cattoir, ancien avocat de Gérard Dalongeville l'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont, qui comparaissait vendredi devant le tribunal correctionnel de Dunkerque (Nord) pour violation du secret professionnel. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 9 novembre.
Le procureur a considéré qu'il y avait une "volonté de nuire" à l'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) "qui ne peut être acceptée". Gérard Dalongeville poursuivait son ancien avocat pour des propos tenus dans un article publié le 6 juin dans l'hebdomadaire VSD, dans lequel Me Cattoir affirmait avoir "vu beaucoup d'argent circuler dans ce dossier au profit de M. Dalongeville, et non au profit du PS. (..) J'ai vu arriver des noms du grand banditisme et donc j'ai quitté ce dossier".
"Un avocat, ce n'est pas ça"
En 2009, un an après sa réélection, Gérard Dalongeville, qui était maire depuis 2001, a été mis en examen pour détournement de fonds, faux en écriture et favoritisme, dans une affaire de fausses factures, puis révoqué en conseil des ministres. Selon la journaliste de VSD, Nathalie Gillot, venue témoigner à la barre, l'avocat aurait utilisé à plusieurs reprises l'expression "j'ai vu dans le dossier". Cela prouve la violation du secret professionnel, selon l'avocat de M. Dalongeville, Me Francis Terquem. "Me Cattoir a quitté la défense de M. Dalongeville car il a échoué dans sa mission de l'empêcher de parler et de mettre en cause le PS. Un avocat, ce n'est pas ça. Me Cattoir, vous avez trahi cette mission de défendre les intérêts personnels de M. Dalongeville", a estimé Me Terquem lors de l'audience, où étaient présents MM. Dalongeville et Cattoir.
Pas de preuves ?
Affirmant qu'il n'était "pas là pour subir des leçons de morale et de déontologie", Me Didier Cattoir s'est dit "victime d'un acharnement". "On n'a pas la preuve de l'exactitude des phrases (dans l'entretien avec VSD, ndlr), et pas la preuve que ces éléments soient autre chose que des informations publiques et non couvertes par le secret professionnel", a plaidé l'avocat de Me Cattoir, Me Paul Mathonnet. Mme Gillot a assuré "avoir restitué les propos entendus" et prononcés par Me Cattoir, lors d'un entretien téléphonique de 45 minutes, qui n'a pas été enregistré.