La présence de tortues luth dans le Nord Pas-de-Calais est rarissime.
Les corps de deux tortues luth ont été retrouvés en l'espace de cinq jours en baie de Somme et sur une plage du Pas-de-Calais, ce qui est rarissime dans cette zone, a indiqué mercredi le Centre national de la mer Nausicaa de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
La dernière tortue -mesurant 1,20 mètre et pesant 100 kilos- a été trouvée mardi sur la plage d'Equihen, à Ecault (Pas-de-Calais), et remise à Nausicaa pour autopsie. Vendredi, c'était une tortue de la même espèce -classée en danger critique d'extinction- de 200 kg et 1,80 mètre qui avait été découverte sur une plage près d'Ault (Somme), en baie de Somme.
Elle était porteuse d'un transpondeur (puce d'identification) qui devrait permettre de connaître son périple. Dans les deux cas, la dégradation des corps ferait remonter la mort à plusieurs semaines. Les observations d'exemplaires de cette espèce -morts ou vivants- dans cette zone sont "extrêmement rares et les dernières remontent aux années 1980", a précisé Jean-Luc Bourgain, scientifique de Nausicaa.
Autopsie pour comprendre les causes de leur mort
L'autopsie a permis de vérifier que la tortue n'était pas morte en raison de l'absorption d'un sac en plastique, cause fréquente de décès de cette espèce qui les confond avec les méduses, sa nourriture principale. Des prélèvements ont été effectués pour être adressés au Centre d'études et de soins pour les tortues marines de La Rochelle afin d'en tirer des informations. "Du fait de l'ancienneté de la mort et des courants, les tortues sont peut-être mortes au large du golfe de Gascogne ou de la Bretagne, et il est impossible d'en tirer des enseignements sur un déplacement de l'espèce du fait des modifications climatiques", a précisé M. Bourgain à l'AFP.
Les tortues luth -l'une des plus anciennes espèces du monde- qui ne possèdent pas d'écailles visibles, mais une carapace à l'aspect profilé, peuvent vivre une cinquantaine d'années, mesurer jusqu'à 2 mètres et atteindre plus de 500 kg. Leur population a décliné de façon inquiétante, du fait des prises accidentelles des chalutiers, de la pollution et de la réduction de leurs zones de reproduction en Afrique et aux Caraïbes en raison de l'urbanisation des côtes.