Chaque élection législative apporte son lot de dissidents. Jean-Pierre Kucheida et Christian Vanneste le payent cher.
C'est l'une des grandes suprises de ce premier tour des législatives. L'indétrônable Jean-Pierre Kucheida, député maire de Liévin depuis 1981, va devoir céder son siège au Palais Bourbon, après 31 ans de présence ininterrompue.
Soupçonné de malversations, JPK fait les frais des révélations de son ex voisin d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville et des enquêtes en cours de la justice, dont une pour "abus de biens sociaux", associée aux soupçons de corruption entourant la fédération PS du Pas-de-Calais
Silencieux depuis sa non-investiture puis son exclusion par le PS, Jean-Pierre Kucheida comptait sur le soutient indéfectible de la population locale.
Mais la12ème circonscription du Pas-de-Calais, redécoupée, a préféré se tourner vers le jeune conseiller municipal de Wingles, Nicolas Bays, candidat officiel du PS, qui sera confronté au second tour à une candidate de l'extrême-droite.
Autre baron local, à droite cette fois, Christian Vanneste fait lui aussi les frais de son maintien dans la 10ème circonscription du Nord, contre le candidat officiellement investi par l'UMP Gérald Darmanin. Avec 13% des voix, le bouillonnant député sortant doit donc céder son siège de député, occupé depuis 1993. En rasion de ses propos homophobes durant la campagne présidentielle, l'UMP ne l'avait pas investi.
Dans la 19ème du Nord encore, autour de Denain, la dissidence de la sortante Marie-Claude Marchand se solde par un camouflet : elle recueille à peine 2,56% des voix et n'empêchera en rien la candidate officielle du PS, Anne-Lise Dufour-Tonini d'accéder à la députation.
A d'autres, en revanche, la dissidence a plutôt réussi. A Roubaix, le député sortant Dominique Baert arrive en tête du premier tour avec 36,46% des voix. Son refus de laisser la place à Slimane Tir, candidat EELV officiellement investi par le PS, a pour résultat de les voir s'affronter au second tour. Un duel gauche-gauche qui risque de laisser des traces.
Dans la 15ème circonscription du Nord encore, le maire de Steenvoorde Jean-Pierre Bataille, réussit son pari en se présentant contre la député sortante et candidate officielle Françoise Hostalier, qui est éliminée. Mais la bataille n'est pas encore gagnée pour le dissident victorieux de ce premier tour, car son adversaire refuse de le soutenir au second tour.
Et puis, il y a aussi les dissidences qui font perdre à leur camp l'accès au second tour. Dans le Cambrésis-Avesnois, la dissidence du maire divers droite d'Hautmont, Joël Wilmotte, barre la route à Etienne Cauchy, candidat officiel de l'UMP et proche de Jean-Louis Borloo. Ce sera finalement un duel PS/FN dans cette 12ème circonscription du Nord.
Enfin, certaines dissidences, si elles excluent leur auteur de l'accès au second tour, n'empêchent pas leur partis de poursuivre la bataille, voire de l'emporter in fine.
Il en va ainsi de la 6ème circonscription du Nord, où l'UMP Thierry Lazaro devrait conserver son siège malgré la dissidence du maire de Templeuve, Luc Monnet.
De même dans la 6ème circonscription du Pas-de-Calais, l'ancien fief de Jack Lang devrait rester aux mains des socialistes, malgré de nombreuses divisions à gauche.
Et puis, à Béthune, si les deux dissidents socialistes se rallient au candidat officiel Stephane Saint André, celui-ci pourra peut-être tenter de l'emporter face au sortant de droite André Flajolet. Réponse dans une semaine.
A lire aussi :