L'auteur présumé de la fusillade cherchait à se procurer des faux papiers, quand il a été dénoncé par un indic.
La police espagnole, qui a arrêté ce vendredi Fayçal Mokhtari, l'auteur présumé de coups de feu mortels (deux morts, six blessés) devant la discothèque Le Theatro à Lille et Djelloul Cherifi, l'homme qui l'avait accompagné dans sa fuite, avait reçu un renseignement sur leur possible présence à Figueras, a indiqué le procureur lillois Frédéric Fèvre.
"Hier (jeudi), la police espagnole nous a fourni un renseignement, en nous disant qu'un informateur leur avait dit que les deux individus étaient susceptibles de se trouver à Figueras (Catalogne)", a expliqué le magistrat lors d'une conférence de presse.
A la recherche de faux papiers...
"Aussitôt la police française a dépêché un avion et envoyé des enquêteurs sur les ieux dans la nuit (et ils) sont arrivés ce matin. Pratiquement au même moment, vers 11H00, la garde civile de Figueras qui faisait une patrouille pédestre a repéré les deux individus auteurs présumés de la fusillade de Lille", a-t-il poursuivi.
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Fayçal Mokhtari et Djelloul Cherifi ont alors été interpellés sur la voie publique sans opposer de résistance. Ils n'étaient pas armés. "Nous savions qu'ils étaient susceptibles de se rendre en Belgique ou en Espagne", a précisé le procureur. "C'est un informateur qui a dit que ces deux individus (...) recherchaient de faux papiers pour se rendre en Afrique du Nord".
Extradés en France la semaine prochaine ?
Ils devaient être présentés vendredi soir devant des juges madrilènes, alors que les juges d'instruction de Lille ont délivré à leur encontre deux mandats d'arrêt européens, a précisé M. Fèvre. Leur retour est attendu "dans le courant de la semaine prochaine". Selon le procureur, "ils ont nécessairement bénéficié de complicité. C'est l'instruction qui le déterminera".
"Les investigations vont se poursuivre pour comprendre véritablement ce qui s'est passé et ce qui a déchaîné cet accès de violence", a ajouté le procureur, qui a salué la "coopération exemplaire entre police française, espagnole et belge". "Dans la plus grande discrétion de nombreux actes ont été accomplis en Belgique dont des perquisitions", a-t-il précisé. "C'est un signe important de bon fonctionnement de l'Europe judiciaire".
Réclusion criminelle à perpétuité ?
Le magistrat a précisé que les faits commis étaient "de nature criminelle, passible de la cour d'assises. Ils (les suspects) encourent la réclusion criminelle à perpétuité". La fusillade avait causé la mort d'une employée de 26 ans, qui tenait le vestiaire de la boîte de nuit, et d'un client, âgé de 27 ans, qui s'apprêtait à quitter l'établissement. Leurs obsèques se sont déroulées aujourd'hui.
Six autres personnes avaient été blessées mais leurs jours ne sont pas en danger.
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