Toujours occupée par les salariés malgré un ordre d'évacuation, la centrale d'Eon aurait un repreneur français.
Les salariés de la centrale termique Eon d’Hornaing sont toujours sur le site, vendredi matin. Ils refusent de se plier à la décision du tribunal de grande instance de Douai. Celui-ci a ordonné jeudi de laisser l’accès libre à la centrale. La direction d’Eon avait assigné ses salariés pour leur demander la fin de l’occupation. Les salariés CGT de la centrale Eon d'Hornaing, assignés en justice par leur direction, vont faire appel de la décision. "Plus de 95%" des salariés de la centrale d'Hornaing ont par ailleurs voté vendredi matin pour la grève et pour "occuper le site sans le bloquer", a indiqué Didier Maigrot, secrétaire CGT du CE d'Hornaing.
En manque de dialogue social, les salariés ne veulent pas se démobiliser. "Nous allons organiser des assemblées générales pour embrayer sur un arrêt des centrales", a assuré à l’AFP Jean-Pierre Damm, responsable FO et un des porte-parole de l'intersyndicale CGT, FO et CFE-CGC. Il prévient que "les actions contre ce plan vont monter en puissance".
Un comité européen est prévu en Allemagne le 16 octobre et les syndicats français ont prévu d'y demander à la direction allemande de changer de management à Paris. Une nouvelle réunion de CCE est prévue pour le 5 novembre, selon la direction.
Une mission d’expertise demandée par Arnaud Montebourg
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg veut rencontrer l'intersyndicale d'Eon France et mettre en place une "mission" sur l'avenir de ses centrales électriques à charbon menacées de fermeture, a indiqué jeudi son cabinet.
"Le ministre souhaite recevoir assez rapidement l'intersyndicale d'EON avec ses collègues concernés" du Travail et de l'Energie, a indiqué la porte-parole du ministre. "Il aimerait faire aboutir l'idée d'une mission, réclamée par les élus, qui porterait sur l'avenir des centrales thermiques à charbon", a-t-elle poursuivi, en expliquant que les "contours de cette mission restaient encore à définir".
Une offre de reprise du français Sparkling ?
Le ministère a démenti une information de presse selon laquelle il allait nommer un expert pour étudier l'offre de reprise de Sparkling, une petite entreprise française qui exploite des mines de charbon en Indonésie.
L'équipe de M. Montebourg n'a pas souhaité se prononcer sur cette offre. Mais selon une source proche du dossier contactée par l'AFP, Bercy ne croit pas actuellement à cette piste. "Le problème de l'offre Sparkling, c'est qu'elle n'existe pas", a assuré cette source.
La dirigeante française de Sparkling, Michèle Assouline, assure avoir le soutien financier du groupe américain Wamar pour investir des centaines de millions de dollars dans la reprise. "Mais il n'y a eu aucune lettre d'intention de cet investisseur américain", toujours selon cette source. "A chaque fois qu'il a été demandé à Mme Assouline d'apporter des preuves de financement, elle n'a pas été en mesure de le faire".
Pourtant, dans une lettre du 27 mars signée du PDG de Wamar Nabil Barakat dont l'AFP a eu copie, celui-ci s'engage à assurer un financement de 400 millions de dollars "pour augmenter davantage la valeur de l'entreprise (Sparkling)" sous réserve de l'acquisition des centrales à charbon.
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