L'affaire Carlton reste à Lille

La cour de cassation a rejeté la demande de dépaysement du dossier Carlton. Le dossier reste à Lille.

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La Cour de cassation a décidé mercredi de ne pas dessaisir les juges d'instruction lillois chargés de l'affaire de proxénétisme à l'hôtel Carlton de Lille, enquête dans laquelle le nom de Dominique Strauss-Kahn est cité.
Suivant la demande formulée quelques minutes plus tôt par son parquet général, la Cour de cassation a rejeté la requête en dépaysement faite par le parquet général de Douai et a donc décidé de maintenir l'instruction du dossier à Lille.

Au cours de l'audience, l'avocat général, Christian Raysséguier, avait estimé que ce dépaysement n'avait "pas de sens" et serait "une perte de temps", alors que le dossier "avance et est très avancé".
Deux avocats de personnes mises en examen avaient également réclamé le maintien
du dossier à Lille.

"C'est une grande satisfaction qui traduit également un consensus à l'audience. A la fois l'avocat général et les avocats de personnes mises en examen avaient
tous conclu au rejet de la requête avec des arguments identiques de part et d'autre",
a réagi Me Pierre Soulier, l'avocat du Carlton.

Frank Berton, avocat du directeur du Carlton de Lille, a salué mercredi la décision de la Cour de cassation de rejeter la demande de dépaysement du dossier, estimant que cela "garantit l'indépendance des magistrats lillois" et que cela allait permettre à l'enquête d'avancer.
"C'est une très très bonne décision et je ne peux que m'en féliciter. La Cour de cassation n'a pas soutenu la demande du parquet général de Douai, estimant qu'on ne choisissait pas ses juges", a déclaré Me Berton.
"Cela va permettre de préserver l'indépendance des magistrats lillois. Le maintien
du dossier à Lille est une victoire importante, qui va faire avancer l'enquête et surtout ne pas la retarder"
, a ajouté l'avocat de Francis Henrion, directeur du Carlton et propriétaire de l'Hôtel des Tours, à Lille, deux établissements où des prostituées auraient travaillé.


Les autres réactions à cette décision :

Me Olivier Bluche, avocat du commissaire Lagarde : "Une fois de plus, Jean-Christophe Lagarde prend acte de cette décision. Pour lui, cela ne change rien. Il maintient qu'il n'a commis aucune infraction pénale et le maintiendra jusqu'au terme de l'instruction".

Me Christophe Snyckerte, avocat de René Kojfer : "Je me réjouis (de cette décision). Pour autant je ne cache pas mon inquiétude". M. (René) Kojfer est en détention depuis plus d'un mois et il n'a pas été auditionné par les magistrats instructeurs. Nous sommes dans un système complètement pervers dans lequel la présomption d'innocence et une certaine objectivité ne sont pas respectées. Je souhaite qu'un véritable dialogue s'instaure, pas une instruction uniquement à charge. Je demande de la part des juges d'instruction un minimum de respect vis-à-vis de la défense des personnes mises en cause".

Me Gerald Laporte, avocat de deux escort-girls : "Pour mes clientes, c'est beaucoup de soulagement car cela veut dire que le dossier va continuer à avancer et ne sera pas paralysé. Elles vont continuer à avoir affaire aux mêmes enquêteurs, en qui elles avaient confiance".

Arguant de l'implication supposée d'un avocat lillois et de responsables policiers de la ville, le parquet général de Douai avait demandé fin octobre que les trois juges de Lille soient dessaisis de l'enquête afin de préserver "l'impartialité et la sérénité de la justice".
Une demande vivement critiquée par les syndicats de magistrats et plusieurs avocats du dossier qui voient dans cette démarche une "atteinte à l'indépendance de la justice" ou une "décision politique" dans un dossier dans lequel le nom de DSK est cité.

Deux avocats des prostituées impliquées  ont plaidé contre le dépaysement du dossier devant la Cour de cassation.

"Le dossier va dormir"

"Si on dépayse, le dossier va dormir pendant 6 à 8 mois parce que le magistrat devra en prendre connaissance. Or pour elles il n'y a rien de plus angoissant que l'attente, cela ne leur permettra pas de se reconstruire", avait argué Me Laporte.

Au total huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire, principalement pour proxénétisme aggravé en bande organisée, dont un avocat et M. Lagarde. Cinq d'entre elles (deux propriétaires et un gérant d'hôtels lillois ainsi que deux chefs d'entreprise nordistes) ont été incarcérés.

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