Depuis le 8 octobre, la brigade anti-criminalité ne patrouille plus la nuit à Compiègne et alentours.
Selon les syndicats de police, le chef de la circonscription de la Police nationale de Compiègne a annoncé la suppression de la Brigade Anti-Criminalité de nuit qui intervenait à Compiègne, Margny-lès-Compiègne, Venette, et la ZAC de Jaux.
Les autorités policières démentent toute suppression et parlent de mesure provisoire.
"Je ne crois pas qu'il y ait une circonscription de plus de 50 000 habitants en France sans BAC de nuit", dénonce Jacques Martin, secrétaire départemental de SGP Police. "La sécurité des citoyens est sur la sellette", explique-t-il dans un communiqué.
La BAC de Compiègne, qui a été mise à contribution lors des émeutes à Amiens nord cet été, était composée de six fonctionnaires.
Manque d'effectifs
Pour le syndicat SGP, majoritaire au sein de la police, cette situation est due au manque d'effectifs. Il y a plusieurs années déjà la BAC de jour avait été supprimée.
Malgré des effectifs insuffisants, le syndicat propose dans un communiqué le maintien de la BAC de nuit : cinq nuits par semaine, en cycle de quatre nuits de travail et deux nuits de repos ; proposition qui n'aurait pas été retenue par le chef de service.
Unité SGP Police dénonce la chute des effectifs depuis dix ans. Révision générale des politiques publiques, non-remplacement des départs en retraite, postes fermés à la mutation seraient les causes de la suppression de la BAC à Compiègne.
Remplacement par Police Secours
La BAC sera remplacée la nuit par deux équipages de trois personnes en tenue de Police Secours dans des voitures siglées selon la direction de la sécurité publique de l'Oise. Les fonctionnaires de la BAC sont quant à eux généralement en civil dans des voitures banalisées pour réaliser des flagrants délits et intervenir en milieu sensibles.
Les dépôts de plainte sont désormais pris en charge par un fonctionnaire de police du mardi au samedi. Jacques Martin déplore la dégradation de la sécurité dans le Compiègnois. "Il y a 450 dossiers en attente et il faut parfois plus de 1h30 pour porter plainte. Dorénavant, les Compiégnois ne pourront plus porter plainte qu'au commissariat central de Compiègne depuis la disparition des postes de police de Venette, Margny-les-Compiègne pour manque de personnel".
Mesure suspensive provisoire
Le syndicat tient donc à alerter la population et les élus pour faire face à cette suppression. La directrice départementale de la sécurité publique de l'Oise (DDSP) et commissaire divisionnaire Nathalie Skyba dément formellement et parle plutôt de "mesure suspensive provisoire". Effectivement il n'y a plus de BAC en civil la nuit en raison de blessures, de mutation et d'arrêt maladie selon la DDSP.
Selon les textes, la BAC doit être composée d'une équipe de six personnes, "or il n'y avait plus que deux à trois fonctionnaires pour assurer cette mission. Pour leur sécurité et par respect des textes, il a fallu prendre cette mesure suspensive", assure Mme Skyba.
La BAC est un service très reglementé (fonctionnaires volontaires et expérimentés ayant passé des tests). La DDSP attend donc que les effectifs de la BAC de Compiègne soient revenus à un niveau réglementaire pour reprendre du service. Une affaire de quelques semaines selon elle.
La zone d'intervention de la BAC de nuit de Compiègne couvre un territoire de près de 53000 habitants.