La CFDT de SeaFrance a été désavouée jeudi par des instances régionales du syndicat.
La CFDT de SeaFrance a été désavouée jeudi par des instances sectorielle et régionale du syndicat, qui lui reprochent d'avoir "refusé d'étudier toute autre piste" que sa propre offre de reprise, non financée, pour cette compagnie de ferries en Manche menacée de liquidation.
Le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer le 3 janvier sur la seule offre en lice pour reprendre la société, qui emploie 880 personnes en CDI, plus de 200 CDD selon les saisons et génère près d'un millier d'emplois indirects dans la région de Calais.
Cette offre de reprise via une coopérative ouvrière (Scop), présentée par la CFDT
Maritime Nord, syndicat majoritaire (plus de 80% du personnel navigant), n'est pas financée, alors qu'on chiffre à 50 millions d'euros les investissements nécessaires.
"La SNCF, en tant qu'actionnaire unique, porte une responsabilité dans cette situation",
estiment l'Union régionale CFDT Nord/Pas-de-Calais et la Fédération générale CFDT Transports Equipements dans un communiqué commun.
"Malgré l'incertitude à voir aboutir leur projet, les porteurs de la SCOP ont refusé d'étudier toute autre piste et ont découragé d'éventuels repreneurs, notamment DFDS/LDA qui s'engageait à maintenir une partie importante des emplois", ont-ils
regretté. Thierry mariani, ministre des Transports disait à peu près la même chose il y a deux jours.
Selon des informations transmises lors d'un comité directeur de la SNCF la semaine
dernière, et relayées par la CGT de SeaFrance, la société danoise DFDS, poids lourd
européen du trafic maritime, aurait approché la CFDT en lui demandant un dialogue autour d'une offre améliorée, qui proposait de garder plus de 600 emplois sur 880, contre 460 précédemment.
Mais la CFDT a refusé toute rencontre, et cela malgré une tentative de médiation du ministère des Transports. DFDS, associé à LDA (Louis Dreyfus Armateurs) a alors jeté l'éponge et n'a pas formulé de nouvelle offre de reprise.
"Aujourd'hui, pour la CFDT, le temps n'est ni aux lamentations ni à la recherche d'on ne sait quelle culpabilité qui viendra en son temps", estiment l'Union régionale et la Fédération transports de la CFDT.
"L'urgence est de permettre aux salariés et à leurs familles de ne pas se laisser entraîner par la spirale infernale du chômage", ajoutent-elles.
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