Mohamed Jratlou, accusé du meurtre de son fils Younes, a été reconnu coupable par la Cour d'Assises de Mons (B).
Mohamed Jratlou, 71 ans, a été reconnu coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Son fils Younes est mort en 2009, mort pas asphyxie et retrouvé dans la Lys à Comines (B).
Le jury populaire de la cour d'assises du Hainaut à Mons (ouest) a écarté l'accusation
d'homicide volontaire avancée par le parquet.
Dans son réquisitoire sur la peine vendredi après-midi, l'avocat général, Ingrid Godart, avait réclamé une peine de 12 ans, alors que Mohamed Jratlou risquait jusqu'à 15 ans de prison. La défense de l'accusé, qui avait clamé son innocence jusqu'à la fin des audiences jeudi, avait quant à elle réclamé une peine "pas trop lourde".
La cour d'assises --les jurés, le président et ses deux assesseurs-- a précisé dans ses attendus que l'ancien conducteur d'autobus vivant en Belgique n'avait "pas hésité à s'en prendre à son fils âgé de 4 ans" et qu'il était "peu apte à gérer les conflits".
L'âge avancé de l'accusé et l'absence de casier judiciaire ont en revanche été retenus comme circonstances atténuantes.
Son avocat, Me Xavier Magnée, a annoncé qu'il irait "en cassation par principe". Il a quinze jours pour introduire son pourvoi.
"Ce n'est pas ma vérité, je respecte la décision car (elle se fonde) sur l'enquête
de la police, c'est moi qui perd", a déclaré Naïma Zraidi, épouse de Mohamed Jratlou
et mère de Younes, qui a toujours considéré son mari innocent.
Younes, un enfant belge d'origine marocaine, avait disparu dans la nuit du 25 au 26 octobre 2009 du domicile familial au Bizet, un village proche de la frontière franco-belge. Les parents avaient signalé à la police la disparition de leur enfant le 26 octobre au matin, affirmant l'avoir cherché toute la nuit. La mère avait précisé avoir quitté la maison après une dispute avec son mari et, selon le témoignage des parents, l'enfant aurait profité d'une porte ouverte pour sortir.
Pendant un an, ceux-ci n'ont pas été inquiétés par la justice. Mais des résultats d'analyse en novembre 2010 indiquant que l'enfant était mort par asphyxie, "à un moment très proche" de sa disparition, ont entraîné leur inculpation. Mohamed Jratlou a depuis lors été maintenu en prison, tandis que son épouse avait retrouvé la liberté après 15 jours de détention préventive, tout en restant inculpée. Aujourd'hui la mère est blanchie et partie civile.