Aucun chef d'accusation n'a été retenu contre eux ni aucune mise examen prononcée.
L'affaire Elodie Kulik résolue grâce à l'ADN
Hier en milieu d'après-midi, le père d'Elodie Kulik était convoqué dans le bureau du juge d'instruction en charge du dossier de sa fille pour apprendre que le violeur avait enfin été identifié.
Ils n'ont été entendus qu'à titre de témoins et relâchés en fin de journée. Deux de ces hommes résideraient à Fieulaine (Aisne) et deux autres dans les Bouches-du-Rhône.
Des perquisitions auraient été menées à leurs domiciles respectifs.
Leurs auditions ne faisaient pas suite à la découverte de nouveaux éléments et s'inscrivaient "dans le cadre normal de l'enquête", a indiqué le parquet d'Amiens.
Jeudi, 4 hommes ont été entendus par les enquêteurs de la cellule en charge de l'affaire Kulik. Selon l'AFP, ces hommes auraient fait partie de l'entourage de Gréogory Wiart, l'agresseur présumé de la jeune femme, identifié en janvier grâce à des traces ADN retrouvés sur les lieux du crime.
Le violeur n'a pas agi seul
Selon les prélèvements faits à l'époque sur les lieux du crime, les enquêteurs savent que Grégory Wiart n'a pas agi seul: un ADN, incomplet celui-ci, a été prélevé sur 2 mégots de cigarette laissés sur la scène du crime.
Plusieurs personnes, appartenant à l'entourage direct de Grégory Wiart, ont été entendues cet après-midi par les gendarmes de la section de recherche d'Amiens.
Les gendarmes disposaient de l'ADN nucléaire (complet) du violeur d'Elodie retrouvé sur le corps de la jeune femme et dans un préservatif abandonné sur les lieux du crime.
Pendant 10 ans, cette empreinte génétique n'avait jamais trouvé de concordance avec celles du fichier national.
Une technique anglo-saxonne
C'est grâce à une technique d'analyse de l'ADN utilisée aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne et après autorisation du juge que les gendarmes de la section de recherche d'Amiens ont révélé un ADN proche de celui retrouvé sur la scène de crime.
Les enquêteurs ont donc fait procéder à une comparaison élargie de cet ADN avec ceux déjà répertoriés et ont pu ainsi remonter jusqu'au violeur en passant par l'ADN de son propre père, déjà condamné pour des violences sexuelles, et de sa mère.
Les traces de sperme retrouvées dans le préservatif abandonné prés du corps de la jeune femme correspondent à l'ADN de Grégory Wiart. Son corps a été exhumé dans le cimetière de Montescourt-Lizerolles dans l'Aisne pour confirmer les analyses.
Le violeur, père de famille, est mort en 2003. Grégory Wiart était artisan plombier et travaillait avec son père. Selon une source judiciaire, aucun élément ne permet d'affirmer que Grégory Wiart, le violeur d'Elodie, connaissait sa victime.
Fan de moto et domicilié à Laon, Grégory Wiart était en couple et père de famille
Au moment des faits, ce jeune artisan plombier travaillait avec son père et était âgé de 22 ans. Décédé un an après d'un accident de la route à l'automne 2003, il est enterré à Montescourt-Lizerolles, dans l'Aisne, commune où vit sa famille depuis 40 ans.
7350 prélèvements ADN
Les enquêteurs de la "cellule enquête Elodie Kulik" ont exploré des centaines de pistes, épluché 14 000 connexions téléphoniques, effectué 7350 prélèvements ADN et 10 000 auditions dans ce dossier. L'ADN montre que le violeur est un homme de type européen mais son empreinte génétique ne figure sur aucun fichier.
Les gendarmes disposent aussi de 26 secondes de l'enregistrement téléphonique poignant de la jeune femme aux pompiers d'Amiens passé de son téléphone portable peu après minuit. Elle vient d'avoir un accident de voiture dont on ne connaît pas les circonstances sur une ligne droite de la D44 à hauteur de Tertry et voit arriver ses bourreaux. La voix d'au moins l'un des deux ou trois agresseurs présente un accent picard.
Un secret bien gardé?
La jeune femme avait ensuite été emmenée dans une décharge sur un ancien terrain d'aviation dont l'accès difficile était sûrement connu des assassins. La piste locale avait toujours été privilégiée par le Parquet mais malgré toutes ces pièces, les gendarmes n'ont jamais pu interpeller les auteurs du crime. Il se pourrait que les auteurs soient frères ou amis proches et que le secret soit ainsi bien gardé.
Les enquêteurs sont restés à l'affût de tout indice ou toute personne susceptible de les renseigner. Un blog et une ligne téléphonique dédiée à Elodie avaient été mis en service pour toute personne voulant donner un indice aux enquêteurs.
Jusqu'au bout
Le père d'Elodie se sera battu jusqu'au bout. Jacky Kulik est toujours resté persuadé que les enquêteurs pourraient identifier un jour les coupables. C'était d'ailleurs sa seule raison de vivre après la perte de deux enfants dans un accident de la route et celle de sa femme, qui a tenté de se suicider en 2002 et qui est morte l'an dernier après un long coma.
Il a été reçu dans l'après-midi par le juge d'instruction chargé de l'enquête à Amiens.
Des roses blanches devant l'agence bancaire
Dimanche 8 janvier, 500 personnes étaient présentes cet après-midi dans les rues de Péronne pour soutenir le père d'Elodie Kulik, à l'origine de la marche blanche. Symboliquement, le cortège débutera par le dépôt d'un bouquet de roses blanches devant l'agence bancaire où travaillait Elodie.
La jeune banquière de 24 ans avait été violée, assassinée et son corps brûlé, il y a 10 ans dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002 entre Péronne, où elle dirigeait une agence bancaire, et Saint Quentin.