Une Roubaisienne portant le voile intégral s'était violemment rebellée lors d'un contrôle d'identité.
Une femme voilée de 18 ans, qui s'était rebellée pour éviter un contrôle d'identité
début août à Roubaix a été condamnée mardi à six mois de prison avec sursis et à 100 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Lille.
Pour la peine d'emprisonnement, le tribunal est allé plus loin que les réquisitions du parquet, qui avait réclamé trois mois de prison avec sursis et une amende de 100 euros.
Reportage d'Yves Asernal et Dominique Dumont
La jeune femme, qui ne s'est pas présentée au tribunal, était jugée pour violences volontaires, outrages, rébellion et incitation à l'émeute après avoir refusé de présenter une pièce d'identité lors d'un contrôle dans le centre de Roubaix, au titre de la loi du 11 octobre 2010 interdisant "la dissimulation du visage dans un espace public".
Coups et morsures
"Montrer son visage lui aurait évité aujourd'hui de commencer sa carrière d'adulte avec un casier judiciaire", a souligné la procureure. Entièrement voilée sur la voie publique, elle avait déclaré aux policiers ne pas avoir le temps et ne pas vouloir présenter sa pièce d'identité, avant de continuer son chemin. Lorsque les policiers ont voulu l'amener au commissariat pour procéder à une vérification d'identité, elle s'est agrippée au véhicule et s'est débattue en hurlant et en donnant des coups de pied et des coups de poing.
Elle a également essayé de mordre et donné quelques coups de griffe à un des agents lors de sa palpation avant son placement en garde à vue. Aucun des policiers n'avait été blessé. Selon Me Emmanuel Riglaire, l'avocat de cinq gardiens de la paix qui se sont constitués partie civile, la jeune fille avait "parfaitement conscience" d'être "dans l'illégalité". Lors de son audition, elle a reconnu qu'"il y a les femmes voilées normalement et les femmes voilées anormalement", a-t-il souligné lors de sa plaidoirie, précisant qu'elle tenait "un discours manifestement endoctriné".
L'avocat lillois a obtenu un euro de dommages et intérêts pour ses clients au titre du préjudice moral, ainsi que le remboursement des frais de procédure à hauteur de 600 euros.