Le député-maire UMP et ancien ministre vient de publier "Un quinquennat si tranquille" aux éditions l'Archipel.
Dans son livre "Un quinquennat si tranquille", l'élu nordiste Marc-Philippe Daubresse, qui fut le ministre de Nicolas Sarkozy, livre son analyse du quinquennat.... et accable François Fillon....
Marc-Philippe Daubresse voit dans le refus de nommer Jean-Louis Borloo à Matignon "l'erreur majeure" du quinquennat de Nicolas Sarkozy et règle ses comptes avec François Fillon, "vrai-faux Premier ministre" au "grand pouvoir de nuisance".
Issu de la famille centriste, l'actuel secrétaire général adjoint de l'UMP, brièvement
ministre du gouvernement Fillon en 2010, épargne plutôt la personne de Nicolas
Sarkozy, "homme hors du commun" et "capitaine courageux", dans "Un quinquennat si tranquille", livre d'entretiens sous-titré : "Un ministre vide son maroquin".
Cela n'empêche pas ce proche de Jean-Louis Borloo de lister toute une série d'"erreurs", commises pour certaines dès les premiers jours du quinquennat, et responsables de la défaite du 6 mai dernier. Il dénonce notamment "l'influence néfaste" de la première Première dame Cécilia Sarkozy, "mauvais génie du président" et responsable, selon lui, des dérapages "bling-bling".
M. Daubresse, qui a peu goûté "la séquence de l'ouverture" à gauche, reproche à l'ancien président son "bien étrange gouvernement", avec les choix "désastreux" de Rachida Dati ou Rama Yade, et plus largement sa gestion des "ressources humaines". "La vérité, la seule, c'est que Nicolas Sarkozy n'a jamais considéré que le gouvernement avait une importance stratégique", écrit-il.
Mais surtout, pour le député du Nord réélu le 17 juin, "l'erreur stratégique majeure
de Nicolas Sarkozy a été de ne pas nommer Borloo à Matignon" à l'automne 2010 et
de refuser le "tournant social". "Le président en a payé le prix fort (...) Il aurait pu construire une nouvelle stratégie avec une majorité plus équilibrée: la France forte à droite, la France juste au centre ! Et il aurait été mieux soutenu au second tour par tous ceux qui se sentent bien au centre", écrit M. Daubresse.
François Fillon "gendre idéal de famille bourgeoise"
Surtout, comme l'a fait il y a quelques mois Jean-Pierre Raffarin dans son propre livre, il brosse un portrait peu reluisant de l'ancien Premier ministre François Fillon, un homme "secret, peu exubérant et très orgueilleux" au "côté gendre idéal de famille bourgeoise, propre sur lui et bien peigné".
Qualifié de "vrai-faux Premier ministre" du quinquennat, M. Fillon ne "joue pas
vraiment son rôle" de chef du gouvernement et n'a que la "volonté de durer" à Matignon, où il "campe un personnage churchillien" et "soigne habilement, sans le montrer, son image et sa popularité".
"Fillon, quand il se sent menacé, a un grand pouvoir de nuisance et peut recourir à des méthodes de l'époque de la reine Margot", maniant le poison, "mais pas au sens propre", assène Marc-Philippe Daubresse. "Le poison moral, ça existe", dit-il à propos de M. Fillon, accusé d'attaquer "pas de front, non, mais en douce, en plantant des banderilles dans le dos", comme quand il a réussi à barrer la route de Matignon à M. Borloo.
"Un quinquennat si tranquille" - L'Archipel - 168 pages - 17,95 euros