Martine Aubry demande aux parlementaires de démissionner de leurs mandats locaux. Le député-maire de Lens refuse.
Les socialistes vont-ils finir par y arriver, au non-cumul des mandats ? C'est une demande ancienne, très ancienne, des militants. A peine devenue première secrétaire du parti socialiste, Martine Aubry avait défendu le non-cumul et reçu le soutien d'une très large majorité des adhérents, lors d'un référendum interne. La réforme avait même été écrite noir sur blanc en 2010.
Le flou a pourtant été entretenu quant aux modalités et surtout au délai d'application de ce qu'on peut appeler une révolution dans la pratique du pouvoir. "Après les élections législatives", qu'ils disaient. Soit. L'été a passé. Les révolutionnaires commencent à s'impatienter. Quand la promesse sera-t-elle tenue ?
Dans une lettre envoyée mardi soir, Martine Aubry invite chaque parlementaire à respecter les engagements pris et à démissionner au plus tard en septembre de leur mandat exécutif local.
Mais voilà, malgré le vote des militants, malgré les engagements de la direction du parti, malgré les arguments des anti-cumul (notamment la pleine disponibilité pour l'exercice du mandat qu'il permettrait, et la diversification du personnel politique qu'il engendrerait mécaniquement) : la mesure qui suscite de fortes réticences chez certains élus socialistes. Y compris dans la région.
21 parlementaires nordistes sont concernés. Parmi eux, Guy Delcourt, député-Maire de Lens, se fait l'un des fers de... lance, du cumul des mandats. "Question de respect de l'électeur", selon lui.
Yann Fossurier, Sébastien Gurak et Stéphane Czubek.
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