Jugé depuis ce matin à Mons pour meurtre le père du petit Younes nie l'avoir tué.
"J'aime mes enfants, je ne les ai jamais frappés" : le père du petit Youns, un Marocain de 71 ans, a nié aujourd'hui devant le cour d'assises de Mons (Belgique), avoir tué son fils de quatre ans, retrouvé mort dans la Lys en novembre 2009.
Il risque jusqu'à 30 ans de prison s'il est reconnu coupable du meurtre de son fils, qui avait disparu dans la nuit du 25 au 26 octobre 2009 du domicile familial au Bizet, un village situé à quelques kilomètres seulement de la France et de Lille.
L'homme, un ancien chauffeur de bus illettré, né à Casablanca en 1941, était très connu à Bizet, dont il avait intégré la fanfare. Son penchant pour la boisson et un certain autoritarisme ternissaient toutefois son image.
Aujourd'hui, "il est accusé d'avoir voulu la mort de son enfant. Pour le vouloir,
il faut avoir une raison, un mobile, ou bien on est fou. Or il n'est pas fou", s'est indigné mercredi son avocat, Xavier Magnée, qui entend bien obtenir l'acquittement
de son client.
L'accusation ne dispose pas de preuve formelle contre Mohamed Jratlou et se base essentiellement sur ses explications confuses concernant son emploi du temps cette nuit-là. Les réponses qu'il a apportées devant la cour n'ont pas vraiment inversé la tendance, provoquant l'énervement du président et même de son propre avocat.
S'exprimant dans un français hésitant et en arabe, il a donc à nouveau raconté comment Younes avait selon lui disparu de la maison à la suite d'une violente dispute avec sa femme.
Selon Wazir, son grand frère, il aurait quitté la maison par la porte laissée ouverte. "On a cherché partout, à trois, mais on ne l'a pas trouvé", insiste l'accusé.
Le garçonnet avait finalement été retrouvé mort dans les eaux de la Lys le 10 novembre 2009 à quelque 12 kilomètres de son domicile. Une distance trop longue à parcourir par un petit garçon sorti seul, les pieds nus.
Pendant un an, les parents, qui privilégiaient la thèse d'un rodeur, n'ont pas été inquiétés.
Mais des résultats d'analyse indiquant que l'enfant était mort par asphyxie, et non pas noyé, à un moment proche de sa disparition, ont subitement concentré les soupçons sur eux.
Si la mère de Younes a été totalement blanchie pendant la procédure, le père est en détention préventive depuis novembre 2010, inculpé de meurtre.
Mercredi, il a une nouvelle fois assuré n'avoir "jamais frappé ses enfants". "J'aime
mes enfants. J'étais fier de mes enfants. Beaucoup de gens étaient jaloux", a-t-il
simplement avancé.
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